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A Jean Cocteau
22 janvier 2004, par philippebray

À contrechamps le bruit avait disparu,

Comme un silence entre deux accords,

Demain n’est plus hier,

Demain n’est pas comme une certitude, la continuité d’hier,

Car la nouveauté peut apparaître et alors ça devient un nouvel éclairage,

À contrechamps.la bande magnétique s’était remise en marche,

Et les bruits apparurent, non pas, comme des sons mais comme un chaos,

Dans cette ville, la construction.

Dans cette bourgade, plus personne, un regard qui s’étend… et un visage qui se fige…

À contrechamps la réalité d’un film n’est pas la réalité tout court.

C’est une autre réalité qui met du sons avec des bruits, c’est celle du réalisateur qui ne se souci que de celui qui regarde.

S’il est poète, il peut devenir artiste et alors il voudra faire de la poésie dans son film comme Jean Cocteau en a produit.

Messages

  • Il était né sous une mauvaise étoile, ce qui le comblait de satisfaction : un vendredi 13. Le présage était trop beau. Superstitieux, il passait sa vie à compter ses fantômes, calculer sur le dos de ses chimères, chercher des signes magistraux jusque dans la plus extrême platitude de son quotidien. Un simple numéro rencontré par hasard pouvait prendre des proportions énormes. Par exemple il se persuadait que les chiffres 5, 9 ou 13 lus sur une plaque d’égout, sur le chapeau d’un passant ou sur le fronton d’un édifice signifiaient qu’un événement bénéfique en rapport avec ces chiffres allait bientôt survenir et changer radicalement sa vie. Alors ses journées se chargeaient de sens. Il attendait jusque tard le soir quelque révélation sublime qui eût donné raison à son intuition. Comme jamais rien ne se passait mais que sa bêtise demeurait, il interprétait à son avantage les non-faits. Avec lui le vide le plus stérile résonnait de mystères grandioses et les ronds de fumée sortant de sa pipe se dissipaient avec plein d’éloquence.

    Plus les années passaient, plus le superstitieux pataugeait dans ses chiffres, prophéties et espérances, s’accrochant comme un diable aux volutes de son calumet.

    Vieillard, il fit un bilan amer de sa vie. Aucun des signes auxquels il avait accordé tant d’importance ne lui avait donné richesse, succès ou chance. Une vie passée à attendre, en vain... En désespoir de cause il espéra une fin pleine de panache, sorte de revanche symbolique qui eût signé aux yeux du monde le caractère extraordinaire de son destin. Il s’attendit donc à trépasser un 1er janvier pendant les douze coups de minuit, au milieu du réveillon de Noël ou, pourquoi pas, en pleines fêtes du 14 juillet, un linceul tricolore pour ultime habit de cérémonie.

    Il mourut à une heure indue, un mardi 19 mars.

    Raphaël Zacharie de Izarra

    • Ce texte contient une rencontre avec ce que nous révèle l’absurde, dont on ne saurait se moquer, tant l’attente et la crainte de ne point savoir se satisfaire de soi, de cet avenir - incertain - non visible, non tracé semble effrayant à beaucoup.

      Torpeur, crainte, amorphisme, qui a privé de cet élan vital, cet être apeuré, dépouillé ?

      Comment l’analyser, comment le condamner, savoir comprendre que tout ne peut être FORCE, même si nous aimerions être animés par cette dernière...car dans ce mot s’agite la vigueur/vie-/vitalisme, et souvent l’orgueil de dépasser, l’autre, pas forcément soi.

      Renoncer, se plaindre de cette plate existence, doit-elle permettre à celui qui la regarde de s’élever, d’exister, de sentir + énergique, en Lui, en devenir ?

      Ce texte en teinte grise, peut faire rechercher un peu de bleu, d’oxygène, d’inspir et d’expir... Rien n’est vain, si ce rien permet une analyse de l’être, sans bien - Ê - ni mal Ê -

      Meurt-on de ce gris, nous-y complaisons-nous, ou serait-ce trop lourd à muer, à changer ?

      Allez savoir !!! J’aime bien ce brouillard, cette incertitude, ce silence qui fait tant de bruit MAIS ensevelit la volonté de l’Etre, (Insoutenable, ainsi que le dirait magnifiquement Milan Kundera)....

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