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Oh toi que j’eusse aimé !
23 mai 2011, par Bouchta Essette

On n’est pas forcément alarmiste quand on a le courage d’avouer qu’on est tous potentiellement voyous, criminels, ou tout simplement terroristes quand on n’est pas révoltés, révolutionnaires ou tout simplement rebelles. Il est bien vrai que ceux qui ont choisi ou étaient obligés de choisir l’une ou l’autre voie auraient pu choisir la voie opposée si d’autres circonstances sociales, politiques ou économiques le leur avaient permis. On peut dire à ce propos, comme Racine, qu’on n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocent et qu’on n’a jamais ni tout à fait tort ni tout à fait raison. Et ceux qui ont prêché cette philosophie selon laquelle il y a d’un côté les bons et de l’autre côté les méchants, sont soit des bonimenteurs mystificateurs, soit des fous à interner dans un asile pour aliénés. Les Américains, tout le monde le sait, depuis qu’ils ont érigé leur nation sur des terres qu’ils ont spoliées, après avoir entrepris un massacre systématisé des autochtones légitimes, comme taraudés par le remords, ont depuis, essayé de se faire une raison, et surtout de faire comprendre au monde qu’ils sont une nation qui enseigne et pratique le bien et l’entraide, entre les humains de la terre, cherchant par tous les moyens à soigner leur image de marque devant des peuples qui nourrissent leurs égard, chaque jour un peu plus, des sentiments pleins de rancune et de haine. Peine perdue, car les nations du monde entier ont toujours été conscientes de leurs manœuvres et manigances. Alors, pour essayer tant bien que mal de détourner le cours de ces regards haineux qu’ils doivent sentir braqués sur eux à tout bout de champ, ils n’ont trouvé rien d’autre de mieux que de chercher une espèce de bouc émissaire à immoler sur l’autel des offrandes, en créant un État fantoche qui ait les mêmes caractéristiques que le leur, de telle manière qu’ils ne soient pas, le seul état au monde à être indexé comme un état bâtard, né d’un rapport illégitime. Ainsi, s’il y a une haine universelle, elle serait plus supportable si elle était partagée entre deux entités au lieu d’une seule. Le malheur, c’est qu’en cherchant à solutionner un problème, les Américains, imprudents parce qu’injustes et de mauvaise foi, ont sali les pages de l’histoire en y inscrivant un autre crime non moins abominable : la spoliation de la terre des Arabes et la création d’un second état non moins bâtard qui est Israël. Ce serait ici l’une des raisons fondamentales qui expliqueraient cet acharnement manifesté par tous les Américains, en l’occurrence les politiciens, à défendre devant l’ensemble des instances internationales, ce pays nain dont la pâture reste particulièrement le sang et la chair des Arabes. Il est fort à parier que cette absurdité humaine, commercialisée dans les enceintes des Nations Désunies, cette création tératologique dite veto, enfantée, à coup sûr, sous l’instigation d’un esprit américain tordu, devait servir en particulier à les protéger contre les futurs aléas et surtout à prémunir l’État d’Israël des éventuelles attaques qui vraisemblablement ne tarderaient pas à fuser sur lui de toutes parts. Car encore une fois, un État né dans l’illégitimité ne pourra en aucun cas commercer utilement avec la légitimité qu’il doit avoir en horreur.

Si l’on a compris cette façon de voir les choses, on ne sera plus étonné de voir les politiciens américains défendre mordicus les Israéliens quand ils ont commis leurs crimes atroces. Les politiciens palestiniens et arabes sont un peuple qui ne cesse malheureusement d’étonner par son comportement politique incohérent et infantile face à l’entité israélo-américaine. Incohérent et intelligible tout à la fois aussi, du simple fait qu’il donne l’impression de faire confiance en ces deux États qui n’ont jamais caché leur mépris pour tout ce qui est juste. Le pire, c’est que depuis la création de cet État hors normes en 1945, le conseil d’insécurité des nations désunies devaient avoir à voter des résolutions condamnant Israël pour ses sempiternelles exactions commises à l’encontre des Arabes, hélas, jamais aucune résolution n’a eu la chance de connaitre le jour, le vampire américain étant, comme un chien de garde, constamment aux aguets pour brandir ce fameux veto signifiant à la communauté internationale son arrogance et son mépris pour toute la gente humaine. Tous ceux qui ont eu affaire de près ou de loin à la politique américaine ont dû se rendre compte que cette nation, telle qu’elle a été conçue, ne peut être qu’ainsi, et que toutes ses verbigérations afférentes aux soi-disant principes démocratiques ne sont en réalité que des sornettes destinées à la consommation médiatique.

Heureusement, l’éternité n’est éternelle que pour elle-même, le reste, quelque puissant qu’il puisse être, est condamné à la longue à la perdition. Aussi, Israël et les États-unis après avoir, des décennies durant, muselé les dirigeants arabes et leurs peuples, et après s’être assurés de leur neutralité, se sont-ils vus, ces derniers jours, rattraper par le temps qui les a pris de vitesse pour leur donner à voir un peuple arabe complètement lavé de ses péchés d’antan et libérés de ses livrées de larbins, portant dorénavant un nouveau masque qui l’a rendu littéralement méconnaissable. Le peuple arabe, en effet, a sorti ses griffes, lacérant avec ses dirigeants qui étaient à la solde de l’impérialisme israélo-américain. En même temps, il a acculé ces derniers dans des situations telles qu’il leur est désormais impossible de rêver d’un chef d’État arabe qui soit en mesure de les servir comme ils en avaient l’habitude auparavant.

Avec les nouvelles indépendances qui gagnent de plus en plus le monde arabe, la pseudo-démocratie américaine s’écroule comme un château de cartes, laissant voir des principes de pacotille, des idées en toc, en somme des valeurs factices qu’ils sont les premiers à bafouer après avoir été les premiers à les clamer. Les États-Unis sont largués par les dirigeants arabes qui sont largués par les peuples arabes. Ces nouvelles donnes imposeront une nouvelle approche des questions de politique internationale. Curieusement, certains entêtés dont les États-Unis continuent à se comporter comme si de rien n’était, comme si les peuples arabes n’avaient pris les commandes que pour un laps. Ils espèrent que la nouvelle mode des insurrections ne fera pas long feu, et que d’ici quelques mois, ces peuples se verront essoufflés, et que tout rentrera dans l’ordre, et de nouveaux serviteurs rompus aux principes du moubarakisme émergeront pour prendre la relève de l’asservissement au sionisme israélo-américain. Il n’est pas difficile de se rendre compte de cette arrogance américaine. En témoignent ces derniers jours deux attitudes qui démontrent pour ceux qui sont encore réticents à quel point les Américains, taraudés par leurs sentiments de culpabilité et par leur complexe de supériorité, se permettent ce qu’ils interdisent aux autres. Ils prêchent la démocratie, le respect des droits de l’homme et agissent à contre-courant. Il y a quelques semaines, ils se sont illustrés de manière magistrale quand ils ont investi une ville pakistanaise pour tuer le chef d’Alcaida, et ce au grand mépris des droits de souveraineté que le bon sens et le droit international accordent et garantissent à tout État de ce monde. Pire encore, par cette action non mesurée, ils passent de la légitimité à l’illégitimité, notamment quand ils exécutent sommairement un individu sans défense, chez lui, devant sa famille atterrée, au lieu de l’arrêter et de le soumettre à un jugement équitable comme cela se pratique dans les grandes petites nations qui se respectent. La folie des Américains qui est exclusivement stimulée par la haine de l’autre différent qui dit Dieu est grand n’a pas pris en considération les conséquences de cet acte barbare, illégal et illégitime. En effet, la vengeance est d’autant plus fatale qu’elle sera sans merci. L’une de ses illustrations est la grande perte infligée au Pakistan le 23 mai lors de l’attaque de sa base militaire à Karachi où il a été fait état de dégâts tant humains que matériels, et rien ne dit que ce sera fini, la spirale de l’attaque et de la contre-attaque n’étant malheureusement qu’à son commencement. La seconde action répréhensible et non moins folle est cette prise de position formulée par Obama devant l’AIPAC. Un chercheur dans les domaines des sciences politiques, diplomatique, juridique, logique, argumentative, en somme dans toutes les branches du savoir humain ne pourra jamais comprendre l’état de bassesse dans lequel se vautre la politique américaine qui est prête à brader toutes les valeurs sacrées que l’humanité cherche à promouvoir dont l’amour de l’autre, le respect de la liberté de l’autre et la dignité de l’autre. Obama, sans vergogne, affirme que la paix entre Palestiniens et Israéliens est entravée par la réconciliation du Hamas et du Fatah. Curieuse trouvaille ! Fantastique vérité ! Comment doit raisonner l’auteur de cette merveilleuse pensée ? Dieu seul le sait. Car quand un humain modeste et sensé voit dans tout type de réconciliation, là où elle se produit, une tendance vers l’amour et la paix, vers la neutralisation de la haine et de la différence, vers la fusion et l’unité, vers le divorce avec la violence et la distance, Obama dans un grand choral à deux, puisque lui tient compagnie un ennemi haineux de la concorde et de la paix (ce qui n’est un mystère pour personne encore moins pour une grande partie des Israéliens) qui est Netanyahou, sans vergogne encore une fois et toujours, et dans une mise en scène lugubre et cocasse, sans rougir, sans frémir, Lance cette imprécation absurde qui nous fait comprendre, si l’on a compris son raisonnement, et comment ? que la réconciliation apporte la haine et la guerre, quand les disputes, les tensions, les massacres entre les frères sont les seules garants de la paix. Voilà le message d’Obama qui défie tout entendement. La folie obamique ne s’arrête pas ici. Sans honte ni vergogne encore une fois et toujours, il affirme, contrairement à tous ceux qui l’ont précédé que les frontières de 67 entre la Palestine et Israël peuvent ne pas être respectées pour peu que les parties concernées décident de les modifier. Voilà des banalités obamiques, des futilités obamiques. L’insolence des Américains est connue de tous. Obama n’a-t-il pas exhorté les Ben Ali, les Moubarak, les Kadhafi, les Abdellah Salah et les Assad a laisser leur peuple s’exprimer librement et à s’abstenir de les réprimer violemment ? Ce qui est somme toute louable, si vraiment Obama était mû par des sentiments véritablement humains. Car pourquoi son humanisme est-il muet devant les massacres sauvages et systématiques qu’entreprend le terrorisme de l’État d’Israël contre les Palestiniens, toutes tendances confondues ? Lui et ses prédécesseurs qui ont toujours soutenu les massacres des Palestiniens par les Juifs comme étant de la légitime défense. Et puis, en raisonnant d’une manière disons sophiste et à la fois acceptables, on serait en mesure de pardonner aux chefs d’État arabes précédemment incriminés (après tout, c’est une affaire de famille qui se règle entre frères, et les tensions de quelques semaines, voire de quelques mois, ne tarderont pas à être résolues), alors que dans l’autre cas, il s’agit d’une agression caractérisée exercée pendant plus de six décennies par une entité israélienne sur une entité différente palestinienne (ce qui ne peut être en aucune façon justifié). Malheureusement, la logique et le bon sens sont le dernier souci du comportement américain.

La conséquence. L’attitude arrogante et hostile du politicien américain est la seule responsable des mouvances Talibane, Al caida et d’autres probablement en gestation. Leur vision irresponsable et hostile à la gent humaine différente sera sans doute à l’origine des extrémismes que le monde risque de connaître dans le futur, pour la simple raison que l’homme a une tendance naturelle à la liberté, et chaque fois qu’il constate qu’elle est menacée, il ne ménagera aucun effort, le bon et le mauvais, le légal et l’illégal, le légitime et l’illégitime, le sérieux et le cocasse pour la défendre et la préserver. Que les États-Unis sachent une fois pour toutes qu’ils ne pourront plus jamais gouverner le monde comme ils rêvaient de le faire il y a quelques mois avant le soulèvement du monde arabe, quand ils avaient à leur solde des gardiens fidèles et vigilants, armés par eux jusqu’aux dents, pour réprimer des vérités irréfragables et irrépressibles. Maintenant que les peuples arabes ont pris les commandes, l’Égypte ne sera plus l’Égypte parce que les Égyptiens ne sont plus les Égyptiens après la chute des serviteurs. Et l’État d’Israël qui était flanqué d’une Égypte servile et d’une Jordanie et d’une Syrie timorées se réveillera entourée d’une nation arabe dynamique, mue par une seule idée : La création d’un État palestinien libre, et indépendant, militarisé et autonome comme le veulent les Palestiniens et les Arabes, non comme le conçoivent Obama et Netanyahou.

Bouchta ESSETTE

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