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Mille soleils splendides - Khaled Hosseini
19 avril 2010, par Mélèze

AFGHANISTAN

« Mille soleils splendides » de Khaled Hosseini paru à New York en 2007

La guerre dure là-bas depuis 1977. C’est plus d’une génération qui a souffert de la guerre, de son horreur et de ses arbitraires. Ca ressemble au Vietnam. Ca n’est jamais arrivé en Europe ou la pire horreur de la 2° guerre mondiale, l’évènement de la Shoah ne dépasse pas 5 ans.

C’est pourquoi nous avons été particulièrement enthousiastes à l’idée d’écrire quelques mots au sujet du livre « Mille soleils splendides » de Khaled Hosseini paru à New York en 2007 et traduit par Plon la même année.

Il est sans doute possible d’y pénétrer en quelques paragraphes, très profondément si on fait d’abord la part de ce qui a été voulu par l’auteur en hommage aux USA. C’est-à-dire que ces derniers y sont considérés comme des libérateurs de telle sorte que les souffrances des héros s’arrêtent quand le libérateur survient. Sous cet angle le livre d’Hosseini serait à classer au côté du « jamais sans ma fille » de Betty Mahmoody publié en 1987, qui fut aussi écrit en l’honneur des USA une fois l’aventure achevée.

Or il n’y a aucune raison qu’un roman afghan s’écrive en l’honneur des USA dont l’intervention est bien loin d’être finie. Au contraire la raison d’être de notre présence politique en Afghanistan et c’est valable aussi bien pour les USA que pour la France, c’est un débouché face à l’immobilisme politique intérieur et à l’absence de croissance économique. C’est normal que le pays soit corrompu. C’est normal que les armées s’enrichissent de la vente des armes et du commerce de la drogue. C’est la fameuse histoire de Hughes au Vietnam incarné par Di Caprio au cinéma qui recommence jusqu’à ce qu’elle ait trouvé son Ellroy.

Et en tous les cas avant d’inspirer une histoire d’espionnage, policière, l’Afghanistan a d’abord trouvé son Victor Hugo. Etant donné la durée de l’histoire, les souffrances des héros, les écarts de fortune qui séparent les uns et les autres, l’éloge des monuments bouddhistes qui furent ensuite détruits par les Talibans, les « mille soleils splendides » ont tout ce qui fit la renommée des Misérables y compris la fameuse scène où Jean Valjean conduit Cosette chez les Thénardiers ce qui se transpose à Kaboul par un beau père ruiné qui conduit la fille de sa femme à l’orphelinat pour qu’elle y devienne mendiante.

Vous n’avez sans doute plus connu la violence physique à la façon dont elle s’exerce physiquement dans ce pays lointain depuis le Moyen-age et les séances d’arbitraire qui sont décrites par Ken Follet dans ses reconstitutions historiques.

Lisez ce livre et songez à l’enlisement militaire auquel nos troupes sont presque sûrement condamnées : il vous arrachera des larmes.

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