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Identité française : un débat scélérat
20 novembre 2009, par Serge Uleski

Un débat sur l’identité nationale !

Non ! Sans blague !

N’est-ce pas avec de pareils sujets que l’on prépare et gagne les élections quand on est de droite ?

***

L’identité nationale ?!

A la fois litote et euphémisme, cache-sexe de la question de l’immigration, et par ricochet subliminal, des immigrés… noirs, musulmans, arabes et la menace qu’eux tous feraient peser sur l’identité française...

Car vous trouverez toujours une majorité d’électeurs pour penser : « L’identité nationale, c’est l’immigration ; et l’immigration c’est l’intégration ; et l’intégration, ça concerne en premier lieu les noirs et les arabes ; mais ce n’est certainement pas l’affaire de la société française dans son ensemble ! »

Et ça, la droite décomplexée le sait mieux que personne.

***


A l’initiative du gouvernement
, dont la légitimité ne s’étendra et ne durera guère au-delà du temps qu’il lui sera donné de représenter une majorité dite « présidentielle », elle-même sujette au bon plaisir et aux humeurs d’un électorat instable et taciturne ce débat dont il se propose d’assurer la coordination, maître d’ouvrage et maître d’œuvre, client et fournisseur tout à la fois, ainsi que la « synthèse » avant une conclusion qui, nul doute, étant donné les personnalités en présence et leur penchant idéologique (ministères de la justice, de l’intérieur et celui dit « de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire ?!….. » aux relents pétainistes), sonnera comme un avertissement, un coup de semonce adressé à tous ceux qui seraient tentés par une identité autre, ou bien tout autre, ou bien encore multiple, sans oublier ceux qui, abandonnés culturellement et économiquement, peinent à donner un sens à cette identité qu’on leur voudrait française quant à leurs devoirs et étrangère quant à leurs droits ou bien plutôt, quant à ce qu’il leur sera permis d’espérer pour eux-mêmes ; et d’autres encore qui ont déjà choisi l’option « cultuelle », avec ou sans transcendance, loin de toute considération de nationalité car, ailleurs ils sont, et leur retour au sein d’un credo républicain au coeur de pierre, gravé dans le marbre, plus idéologique que pragmatique, avec ses prêcheurs décidément toujours pas payeurs pour un sou, et qui ne se reconnaissent le plus souvent aucune obligation de résultats, ne se fera pas sans heurts ni déchirement.

Aussi, quiconque participe à ce débat sans prendre au préalable le soin de dénoncer la malhonnêteté d’une telle initiative, se fait le complice d’une gigantesque entreprise de manipulation des bonnes volontés - bonnes poires ? Sans oublier les bavards qui verront là une opportunité supplémentaire de se montrer - Slama, Finkielkraut, Ramadan, Duhamel and Co.

Mais alors… que les bavards se taisent, et que Besson, l’homme des basses besognes et son acolyte Hortefeu, celui qui ose dire tout haut ce que de son électorat il croit entendre tout bas, portent seuls le fardeau du déshonneur qui ne manquera pas, tôt ou tard, de retomber sur eux car...

A aucun moment, il ne sera question - faute de volonté politique depuis deux générations -, d’affronter la crise structurelle à la fois économique et culturelle qui frappe les classes populaires, et plus particulièrement les Français issus de l’immigration sur-représentés au sein de ces classes.

Volonté politique sans laquelle, pourtant, tout débat autour de l’identité française se soldera par la marginalisation, le rejet et une ghettoïsation croissante de millions de Français...

Que personne n’obligera à voter, il est vrai !

***

Tous les coups sont donc permis comme... ce débat qui n’a pas lieu d’être sinon... à des fins de réconcilier des pans entiers de notre société.

Mais qui, sérieusement, peut croire qu’un Sarkozy, qu’un Hortefeu et un Besson puissent incarner la possibilité d’un quelconque début de réconciliation nationale ?

Il est permis d’en douter et de soupçonner (oui ! le soupçon ! encore le soupçon !) des intentions bassement partisanes depuis qu’en politique on s’autorise tout, sans honte ni retenue.

Alors non ! Il n’y aura pas de débat tout simplement parce qu’il n’y aura pas la volonté politique d’écouter et de comprendre qui que ce soit qui n’ait pas déjà été entendu et compris - et bien compris ! -, et dont le vote de soutien dans les urnes sera assuré à ceux qui auront organisé ce débat-scélérat, prélude à une échéance présidentielle dont le candidat, faute de pourvoir afficher un bilan économique et social porteur d’espoirs pour le plus grand nombre, n’aura qu’un seul axe possible de compagne : le bon vieux recours au bouc-émissaire et au procès d’intention à l’égard de ceux qui dénonceront cette manœuvre déshonorante.

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