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Qu’est ce qui se passe ……….à Gaza ?
18 janvier 2009, par Bouchta Essette

Il y a plus de vingt jours que l’humanité traverse une étape critique de son histoire. En jetant un regard rétrospectif pour essayer de comprendre la situation présente, on constate sans peine que les Ancêtres de l’humanité n’ont ménagé aucun effort pour vivre une paix aussi durable que possible. Il est vrai que le phénomène guerre s’est toujours mis au travers de cette aspiration. En effet, depuis les premiers combats fratricides entre Abel et Caïn qui ont brisé les liens sacrés de la fraternité, jusqu’aux dernières guerres contemporaines, guerres et paix se sont relayées. Entre-temps, se sont succédées les trois religions révélées, Judaïsme, Christianisme, Islam, chacune avec ses prescriptions et ses proscriptions, sa morale et sa philosophie pour tenter de polir tant soit peu les mœurs perverties et agressives de l’être humain. Educateurs et pédagogues n’ont jamais cessé, au cours de l’histoire, de prodiguer différentes leçons, différents principes pour que l’homme se rapproche de son semblable, pour qu’il s’évertue à rabattre de sa mégalomanie. A cet effet, synagogues, églises et mosquées ne désemplissent pas de fidèles qui ne cherchent qu’à se nourrir d’un savoir salvateur. Viendront après des écoles et des universités qui avaient pour mission d’arracher l’homme à la fange et à l’ignorance dans laquelle il se vautrait. Les résultats n’ont certes pas été à la hauteur des aspirations, car les guerres n’ont jamais cessé de ponctuer ces recherches : c’étaient des guerres économiques, religieuses. Mais ces guerres, quelques atroces qu’elles fussent, elles devaient avoir lieu entre entités plus au moins équilibrées, plus au moins humaines, car elles opposaient des guerriers usant de moyens semblables : des épées, des arbalètes, des flèches et des arcs, sinon c’était le corps à corps comme dans les combats des gladiateurs. Quelques meurtrières que ces guerres aient pu être, elles n’en restaient pas moins dans les limites de l’humain. Et quand il y avait victoire d’un côté et défaite de l’autre, c’était moins à cause de la suprématie de l’arsenal militaire d’un camp sur l’autre, qu’à cause des tactiques et stratégies déployées, de l’intrépidité des guerriers. Les temps passés ont vu l’épanouissement de l’héroïsme véritable.

Le mérite des héros antiques et classiques était de défendre des causes auxquelles ils croyaient (à tort ou à raison, là n’est pas la question). Leur mérite aussi était que même violents et belliqueux, ils n’en conservaient pas moins un minimum d’humanisme : le respect de l’ennemi vaincu était, sauf exception, une pratique fort répandue. Bien plus, il arrivait même aux vaincus d’exprimer leur admiration pour le courage de leurs vainqueurs.

Cependant, pouvons-nous pour autant dire que ces confrontations entre les différentes espèces humaines étaient admissibles ? Loin s’en faut. La barbarie n’était pas absente des conflits. Jeanne d’Arc n’a-t-elle pas été brûlée vive ? Les victimes de la Saint Barthélemy se comptaient par milliers. Que faut-il conclure ? Un constat s’impose. Si l’on veut comprendre l’histoire (toutes races et religions confondues) on a tendance à formuler deux interprétations : la première nous dit qu’au départ, l’humanité sauvage et inculte s’est amendée avec le temps grâce aux changements qu’elle a subis et qui sont la conséquence naturelle des recherches, des études et des découvertes. En considérant les choses dans cette perspective, on peut dire que l’homme s’est, petit à petit, libéré des effets de cette nature cruelle. Nous prenons ici la nature dans sa double entente : la nature naturelle avec ses prés et ses rivières, ses vallées et ses montagnes, sa pluie et son soleil, sa sécheresse et ses inondations… ; puis la nature humaine, celle qui fait l’objet des investigations entreprises par les philosophes et les psychologues. La célèbre expression « connais toi toi-même » imputée à Socrate est à ce propos fort éloquente. Si l’on fait foi en la théorie augustinienne de la grâce, l’on est en mesure de constater que l’homme devait se conformer au précepte socratique susmentionné. Qu’on connaisse ses limites en tant qu’êtres humains, faibles, « misérables », selon le mot de Pascal, incapables de réaliser le salut sans la miséricorde divine. L’homme est un rejeton des ancêtres, tantôt pécheurs pour s’être révoltés contre les injonctions divines, tantôt fratricides pour s’être entretués sous l’emprise des passions tyranniques. L’humanité devait-elle encore payer le prix de ces péchés originels ? Devait-elle être condamnée à une alternance de guerre et de paix, d’espoir et de désespoir, d’amour et de haine, en somme, d’être et de non être ? Le fait d’être conscient de cet état de choses serait a priori un vecteur d’amélioration et de civilisation de l’espèce humaine, si tant est qu’elle parvienne à résoudre les multiples énigmes de son moi, ce qui n’est vraisemblablement pas le cas.

La seconde interprétation va naturellement dans le sens opposé. Elle correspond en gros à une conception rousseauiste qui dit que l’homme était sain à l’état de nature et c’est la vie en société qui l’a corrompu ; autrement dit, au fur et à mesure que l’homme se cultive, se socialise et se civilise, il rompt, sinon définitivement, du moins en grande partie les liens avec la nature pour se laisser pervertir par et dans une culture adventice et nuisible.

Des deux interprétations, laquelle faut-il choisir pour essayer de comprendre l’homme et son histoire ? Il semble que plus l’homme se civilise, plus il s’éloigne de sa nature et de son identité : l’espèce humaine. On a beau essayer de comprendre pourquoi l’homme tue son semblable, pourquoi il fait la guerre à son semblable, nos interrogations restent sans réponses. Et pourtant, l’espace vital est suffisamment vaste pour contenir toute l’humanité. D’autant plus qu’en se socialisant l’humanité devait instituer des lois qui ont pour fonction de régenter les rapports humains et garantir à la société une longévité respectable.

Dans sa course vers le développement, l’homme ne parvient plus à distinguer le bon grain de l’ivraie, l’utile de l’inutile. Les lois crées ne s’appliquent qu’à des êtres démunis. Les faiseurs de lois les font pour les autres tout en s’excluant eux-mêmes de leurs contraintes. Le développement de l’humanité devient aveugle dès lors qu’il perfectionne son arsenal militaire pour asservir son semblable. La notion d’héroïsme s’appliquant naguère à l’homme qui se distingue par sa force et son courage, devient caduque parce que la machine militaire l’a dépouillé de ses prérogatives.

Que se passe-t-il dans ce monde ? Comment l’humanité pourra-t-elle recouvrer son humanisme ? Voué à un éternel tourbillon, l’homme n’a pas encore trouvé la formule magique pour arrêter sa descente en enfer afin de se remettre en question et redresser éventuellement la situation. Grisé par ses découvertes, il se délecte dans sa démesure exploitant touts azimuts les ressources de la science et de la technologie. Qu’en est-il de l’ordre et de la mesure ? Qu’en est-il de l’humanisme et de l’entente entre les hommes ? Le développement, a-t-il pour conséquence fatale l’abrutissement et la déshumanisation de l’être humain ? Faut-il se pervertir pour perdurer, exterminer pour se délecter ? Autant de questions qui s’imposent devant ce spectacle macabre que la machine militaire du sionisme international déploie dans une superficie qui ne dépasse pas trois cents mètres carrés à Gaza. Que l’on me permette d’user de la parabole de « la fourmi et de l’éléphant » pour donner à voir mieux dans ce capharnaüm de Gaza.

Un éléphant avait l’habitude d’écraser sur son passage une fourmilière. Cependant, malgré l’immensité de sa masse pondérable, jamais il n’a pu anéantir complètement ses occupants. Et c’est toujours ainsi qu’il procéda, et c’est ainsi que périssaient des milliers d’entre elles. Mais un jour, une fourmi inspirée et intrépide eut l’audace de grimper le long du corps de cet animal jusqu’à atteindre son conduit auditif où elle décida d’élire domicile. Tant qu’il était en mouvement, il était insensible à son existence, mais sitôt qu’il voulut s’endormir, elle se mit à le triturer de ses pattes minuscules, si intensément qu’elle lui fit perdre le sommeil. Il eut beau user de sa longue trompe pour la déloger, la fourmi infinitésimale fut invulnérable. Des jours et des semaines durant, c’était le même scénario. La fourmi, fine stratège, n’agissait que quand la bête avait besoin du repos. A la longue, gagné par la fatigue survenue à cause du manque de sommeil, il s’affola de plus belle, gigota vainement, perdit de plus en plus de sa vitalité, et par désespoir de vaincre une adversité invisible, il se donna la mort pour abréger ses souffrances. Personne n’a jamais su pourquoi ni comment un animal si puissant, mourut spontanément sans qu’aucun signe apparent ne prévoie son anéantissement.

Tout comme on n’a jamais su pourquoi l’entité sioniste s’acharne diaboliquement sur un peuple qui ne cherche qu’à vivre chez lui, en paix à l’instar des autres peuples de la planète. Gaza, le peuple martyrisé par l’histoire et le sionisme est devenu le symbole de la résistance et de la dignité. Manquant de tout moyen de subsistance et de résistance, il subsiste et résiste. Sa force, c’est sa conviction. On a beau chercher à comprendre pourquoi les régimes sionistes à travers le monde ont juré son extermination, il n’y a pas de réponse satisfaisante. Durant plus d’une vingtaine de jours, ce petit peuple se nourrit des flammes et des poussières, s’abreuve de feu et de sang. Les réactions à travers le monde passe des sensées au cocasses

Les peuples épris de justice et d’équité, de l’Asie à l’Europe, de l’Afrique à l’Amérique jusqu’à l’Australie, partout, on crie de la même voix : Halte au génocide, halte à l’extermination, halte à la mort atroce et inhumaine, halte à la barbarie et à la sauvagerie, halte à la haine et à l’ignominie, halte à l’opprobre et à la félonie. Voilà le côté sensé de l’humanité. Là on comprend cet élan humain qui spontanément réagit contre l’extermination systématique et organisée du peuple de Gaza. Là on comprend ces juifs et ces chrétiens, ces musulmans et ces athées, ces bouddhistes et ces animistes qui, tous, unanimement, scandent les mêmes slogans que résume ce mot d’ordre universel : « Mort au sionisme terroriste israloaméricain ». Là on comprend que l’humanité est encore humaine.

Mais ce qu’on ne comprendra jamais, c’est le côté cocasse et burlesque de l’autre partie représentant les officiels politiques qui en principe sont le modèle à suivre, l’incarnation des valeurs, le parangon de la bonne conduite, les garants de l’entente et de la solidarité. Ce qu’on ne comprendra jamais, c’est la logique détraquée de ces décideurs qui nous proposent et nous imposent des valeurs qui sont les premiers à bafouer : ils nous dictent l’amour et c’est la mort qu’il nous offrent. Ils nous proposent la démocratie et c’est la dictature qu’ils pratiquent, ils nous brandissent la justice et c’est avec l’injustice qu’ils nous matraquent, ils nous imposent la fidélité et c’est avec la félonie qu’ils nous couvrent, ils nous enseignent les vertus de la transparence, et c’est dans la mystification, l’amalgame et l’obscurantisme qu’ils excellent. Si telles sont la politique et la diplomatie, alors honte sur les diplomates et les politiciens, honte sur les félons et les mystificateurs.

Ainsi, on ne comprendra jamais ces chiens qui mordent leurs petits, ce qu’on ne comprendra jamais, c’est cet immense hiatus entre gouvernants et gouvernés, ce qu’on ne comprendra jamais, c’est cette cacophonie produite par dires et faires paradoxaux . Pire, ce qu’on ne comprendra jamais encore plus, c’est le dire et le faire paradoxaux des seuls gouvernants. Pour être précis, disons qu’on ne comprendra jamais la position des chefs politiques palestiniens, je parle précisément du soit disant président Abbass et ses acolytes. Comment peut-on comprendre un chef qui se dit responsable de tous les Palestiniens et qui ne bouge pas le petit doigt devant l’agression criminelle orchestrée contre son peuple à Gaza ? Comment peut-il avoir le sommeil et la conscience tranquille devant des cadavres calcinés et méconnaissables, des enfants mutilés, des femmes et des vieillards meurtris ? Le chef de l’autorité palestinienne n’est-il pas sous domination sioniste ? Dans ce cas de figure, l’histoire ne nous enseigne-t-elle pas qu’un peuple colonisé a droit, quoi ! est obligé de se soulever en usant de tous les moyens dont il dispose pour chasser l’occupant ? Pire, Peut-il nous dire où et quand un peuple dominé peut se contenter des pourparlers, sous prétexte qu’il ne dispose pas de moyens aussi importants que ceux dont dispose le sionisme sanguinaire ? N’a-t-il pas un atome de jugeote pour comprendre que si l’occupé avait suffisamment de moyens pour se défendre, l’occupant n’oserait jamais mettre les pieds chez lui ? Comment donc comprendre une attitude aussi défaitiste ? A moins qu’on ne soupçonne un relent de traîtrise ? Car comment expliquer sa volte-face devant un Hamas largement plébiscité ? N’est-ce pas sous l’instigation de ses amis et alliés sionistes et bushistes qu’il a fomenté ce coup d’état contre un Hamas légitime pour mettre à sa place un gouvernement bâtard ? Pire ! n’a-t-il pas déployé ses sbires pour empêcher le peuple de descendre dans la rue pour crier vengeance et secourir ses frères qui gisent sous les décombres ? Une explication reste de mise cependant : n’aurait-il pas vendu la Cisjordanie au sionisme, à condition que ce dernier se débarrasse de ce Hamas perturbateur prêt à annuler cette transaction au cas où elle se concrétiserait ? Si telle est le cas, on est on droit d’appeler cet agissement félonie et Abass un félon.

Voyons le camp de ce qu’on appelle le camp des Modérés. (Permettez cette digression linguistique. L’arabe, langue probablement plus riche sinon plus poétique que le français prête à des manipulations plus souples. Modéré, en arabe, donne « iâtidal ». Si par métagramme ou métathèse on remplace « â » par « h », et « d » par « l », on obtient « ihtilal » qui veut dire « occupation ». Par un second métagramme, si on remplace « d » par « l », on obtient « iâtilal », on obtient ce qui signifie approximativement « handicap ». Aussi, par ces paronomases entre « domination »et « handicap » qui constituent une isotopie dysphorique, nous sera-t-il plus facile, non de comprendre, (et comment ?) mais de mieux nous interroger sur ces handicapés modérés qui ne respirent que sous la domination)

Le camp des modérés handicapés est tout aussi cocasse que la position de Abass. L’Arabie Saoudite et l’Egypte sont le fer de lance de ce mouvement pro sioniste. La première s’est portée volontaire pour jouer le médiateur, alors que Gaza brûle, entre L’Inde et le Pakistan (excès de zèle déplacé ? Diversion ?) quand il était impératif qu’il intervînt dans une région dont la suie ne manquerait pas à le salir. N’est-ce pas là une autre félonie signée par celui qui passe pour le frère aîné des Palestiniens et leurs pourvoyeurs de fonds ? Notre stupéfaction prend des proportions plus alarmantes devant l’attitude adoptée par les dirigeants égyptiens. Le ministre des affaires étrangères, porte-parole du sionisme, propose au Hamas une médiation. On comprendrait bien si le médiateur adoptait une attitude neutre comme l’usage l’exige, en se limitant à rapprocher les positions des belligérants. Mais comment comprendre quand Telwashington lui dicte des propositions toutes faites en ne lui laissant pour seule latitude que la possibilité de les entériner en y apposant une signature de garantie comme s’il en était l’auteur ? N’est-on pas en droit de sentir l’odeur d’une troisième félonie qui est d’autant plus atroce qu’elle émane de ce qu’on considère comme le berceau principal du monde arabe, le pays d’un Nasser qui a défié les sionistes en nationalisant le canal de Suez ?

Considérons le contenu de ces propositions. Un cessez le feu immédiat. (Quelle merveille !car quel esprit sensé peut refuser une proposition aussi sensée ?). Mais ce « cadeau », si tendre d’apparence, se révèle en fait si carné qu’il devient ingurgitable, car s’ensuivent une seconde proposition afférente à un retrait sioniste dans un délai indéterminé (un lecteur même naïf, penserait aux calendres grecques), puis une troisième proposition exigeant le désarmement des résistants (et c’est là le comble du cocasse), et le reste à l’avenant. Avec des propositions farcesques de ce genre, Aboulghet n’est-t-il pas résolu, avec son président Moubarak, à égorger la résistance palestinienne ? En dépouillant le résistant de son fusil, ne le condamne-t-il pas à une servitude volontaire et éternelle, à une culture suicidaire ? N’a-t-il pas déclaré solennellement et effrontément que les Palestiniens se trompent s’ils attendent de lui qu’il les arme, car sa mission c’est de les aider uniquement à réaliser la prospérité ? Peut-être veut-il entendre par là qu’ils vont pouvoir manger ce qu’on daignera leur donner, qu’ils logeront dans des taudis, qu’ils s’habilleront avec des fripes américaines, qu’ils étudieront des programmes que le sionisme leur aura humainement préparé grâce auxquels ils peuvent se sensibiliser aux vertus du sionisme qui prêche la félonie, la mystification, la barbarie, le vampirisme, la destruction des hôpitaux et universités, le carnage de l’enfance et de l’innocence. Et l’histoire des Arabes, et leur philosophie et leur morale et religion sont à enterrer ? Tout cela est à enterrer. Verbiage égyptien, perte de temps, terrorisme, extrémisme, bassesse politique… Voilà l’image implicite que Aboulgheit veut nous donner à voir de nous-mêmes. Voilà des clichés surannés qu’il continue, contre vents et marrées, à ressasser.

Honte sur les félons qui cherchent à obliger le résistant à abandonner son identité qui n’est autre que son arme. Honte sur les félons qui braillent des propos de très mauvais goût quand leur peuple crie sa rage et son désespoir de voir une aviation militaire de la dernière génération qui rouille dans sa crypte alors que leurs frères palestiniens sont réduits à l’usage de quelques projectiles pour défendre leur dignité.

Et la ligue arabe ? Peut-on comprendre ce qu’elle est, ce que sont ses principes, ses buts, ses performances ? Depuis que les pays arabes se réunissent en conseil ordinaire ou extraordinaire, on n’a jamais pu comprendre ce qui se passe dans ses réunions à huis clos. Cette incompréhension est légitimée par le fait que ses recommandations ne sont jamais assorties de dates précises quant à leur actualisation, elles restent de simples propositions vagues et générales, genre de stéréotypes que Telwashington a faxés à chacun d’eux trois ou quatre semaines auparavant. Alors de quoi peuvent-ils bavarder lors de ces séances à huis clos ? On laissera à la perspicacité de chacun le loisir de deviner, chacun en fonction de son imagination ce qu’elle peut enfanter de cocasse et d’absurde. Pourtant, les mots cocasse et absurde sont bien en deçà de ce qu’est réellement la Ligue arabe. Pour être précis, disons que cela fait plus de vingt jours que Gaza ne respire que l’odeur de la poussière, du phosphore, du feu et de sang. Une ligue arabe qui respire et qui se respecte aurait dû se réunir le soir même du premier carnage, à minuit ou à deux heures du matin (aucune autre alternative n’était acceptable). L’agression était de taille, elle ne souffrait pas une seconde de retard. Des décisions fermes, claires et nettes auraient dû être prises, et l’hémorragie aurait été jugulée. Ce fleuve de sang qui n’était alors qu’une petite source, il aurait été facile de le tarir. Si tel était le cas, la ligue arabe aurait été arabe. Hélas, cette Ligue, dominée par les pro sionistes, tablait sur une opération éclair qui anéantirait le Hamas en un clin d’œil. On espérait que le sionisme allait pratiquer une opération chirurgicale sur le Hamas pour lui enlever la veine résistante. Deuxième arrogance stupide du sionisme déçue, car le Hamas traversera l’épreuve avec succès et survivra pour lui inculquer une leçon qu’il ne sera pas près d’oublier. Ce sera une autre défaite cuisante après celle que le Hisbollah lui a causée en 2006, mais bien plus cruelle, car infligée par un petit poucet. C’est aussi une grande déception pour ces Modérés qui ne comprennent pas comment un sionisme armé jusqu’aux dents a buté sur une entité aussi infinitésimale, comment cet ogre sioniste, cet éléphant stupide s’est fait avoir par une fourmi qui n’a pas la dimension d’un pou.

La résistance imprévisible a complètement faussé le jeu et brouillé le projet sioniste qui s’est écroulé comme un château de cartes. Voilà pourquoi, désemparé et désespéré, il s’est mis à bombarder aveuglément, car ses repères d’aiguillage lui ont été subtilisés. Et comme quelqu’un à qui on a bandé les yeux, il se débat dans tous les sens. Ses alliés de la Ligue arabe n’en sont pas moins désappointés et ne savent plus où donner de la tête. Quand le peuple crie vengeance, elle excelle dans l’art de l’atermoiement. Une réunion des ministres des affaires étrangères des pays arabes est convoquée à cet effet. Et au lieu de prendre les décisions qui s’imposent, une tactique va être employée ; une manière de gagner du temps en décidant de renvoyer la question au conseil d’insécurité à New York. Nous voilà devant une représentation surréaliste et cocasse. Des discours de désolation alors que les victimes tombent en centaines. Mais le Hamas n’est pas membre des Nations désunies, donc il n’a aucun droit. On ne cherche même pas à le comprendre en tant qu’entité humaine ayant, comme les autres, droit à la vie. Ce sont tout au plus des terroristes, ils lancent des missiles qui terrorisent des enfants sionistes. Et l’Etat sioniste a le droit de riposter par le carnage. C’est ce que ces nations désunies appellent la légitime défense. Le résultat : on souhaite un cessez le feu que les belligérants sont invités à appliquer ; une recommandation que le sionisme ne respectera pas parce que c’est lui qui l’a dictée

C’est en atermoyant de la sorte que la ligue arabe a retardé l’échéance de cette réunion extraordinaire qui ne sera même pas ordinaire (ce que l’Histoire ne lui pardonnera jamais). Le cocasse s’hypertrophie et se lit plus nettement quand les deux super puissances arabes (l’Arabie saoudite et l’Egypte) qui ont juré la mort du Hamas n’ont rien ménagé pour empêcher une réunion demandée par le Qatar. Pourquoi, renchérit l’éternel faiseur et diseur de bêtises, (le ministre égyptien) ne pas organiser une rencontre CONSULTATIVE en marge du sommet consacré aux questions économiques qui aura plus tard lieu au Koweït ? Quant à l’Arabie Saoudite, elle ne voit rien de bon que de convoquer une réunion des pays du Golf dont le retentissement ne dépasse même pas les frontières du pays hôte. Voilà une définition éloquente de la bassesse, de l’insolence et de la myopie politique. Et le comble s’ensuivra avec les justifications controuvées : le sommet du Koweït a été décidé de longue date, respectons donc cette échéance. Cela s’appelle tout simplement du « mécanique plaqué sur du vivant ». Obtus, Aboulgheit l’est en effet quand il mélange les genres. A cause de son avision, il semble incapable de distinguer l’essentiel du non essentiel, le nécessaire du contingent à moins qu’il ne veuille nous faire comprendre que l’économique prime la vie, que les besoins du corps priment ceux de l’esprit et de l’âme.

Le non moins cocasse se dégage de cette dernière pirouette arborée par Le président Abass qui s’est désisté du sommet arabe tenu au Qatar sous prétexte que le quorum n’a pas été atteint et pourtant, le seul ordre du jour est consacré à son peuple palestinien. Heureusement que Abass n’est qu’un produit périmé comme son protecteur Bush dont le sort commun est la végétation dans le dépotoir de l’histoire.

Voilà une situation dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est anomique, cocasse surréaliste et absurde. Quant à l’attitude des pays européens, notamment ceux qui se targuent d’être les défenseurs des droits de l’homme, on leur dira tout simplement : vous qui étiez des colonisateurs, et vous l’êtes toujours, on n’attend rien de vous et votre mutisme coupable est votre définition.

Face au cocasse européen, arabe et sioniste américain, il y a beaucoup de choses qu’on ne comprend pas, beaucoup d’interrogations sans réponses, beaucoup de positions suspectes et louches, beaucoup de relent de traîtrise et de conspiration, trop de terrorisme et d’inhumanité. Heureusement il y a quelques certitudes aveuglantes. D’abord, l’humanisme n’est pas totalement mort. Chavez et Morales l’ont bien prouvé en rompant leur relation diplomatique avec l’état sioniste, et en chassant, je cite : « ce cochon sioniste de leurs pays » ; il s’agit naturellement de l’ambassadeur de la honte. Ensuite, la résistance palestinienne (c’est une CERTITUDE) sortira vainqueur de ce conflit quelle que soit la tournure que prendront les événements, du seul fait qu’il a tenu plus de vingt jours, et du seul fait que les missiles continuent à pleuvoir sur le dépotoir sioniste. Elle aura rabaissé le caquet et l’arrogance du sionisme international. Enfin, il y a espoir que cette détermination palestinienne juste, naturelle et légitime accouchera de ce qui se dessinait, ce qui se présentait naguère comme un miracle : une petite fourmi écrasant un misérable éléphant.

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