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Beyrouth, capitale de la douleur.
17 juillet 2006, par Philippe Nadouce

L’horreur, de nouveau au Liban. Champ de bataille des puissances occidentales et du Moyen-Orient. Un état fragile qui cherchait désespérément son équilibre va maintenant basculer dans le moyen-âge... et peut-être dans la guerre civile.

Les centaines de milliers de civils sont maintenant lancés sur les routes et remontent vers le nord du pays comme ils peuvent, le désespoir et la peur au ventre. Ils ont tout laissé derrière eux, leurs maisons, leurs travail, leur projets d’avenir... leurs morts aussi.

« Cela va exercer les pressions nécessaires sur le Hezbollah », a affirmé le ministre de la sécurité intérieure israélien, Avi Dichter. Ces déclarations sont d’autant plus irresponsables et intolérables quelles montrent les dessous de la guerre sale mise en oeuvre par l’armée israëlienne. Abjection sans nom qui, froidement, chosifie des populations sans défense, les réduisant à un simple capital stratégique.

Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est d’une barbarie sans nom ! Cette invasion d’un pays non belliqueux se déroule avec l’accord tacite des puissances occidentales qui, réunies en Russie pour le G8, ce 16 juillet 2006, n’ont dénoncé que du bout des lèvres la réaction disproportionnée des Israëliens quand elles ne l’ont pas approuvée (les Etats-Unis et l’Angleterre en tête). Pendant ce temps, de nombreux civils meurent tous les jours et le blocus des Etats-Unis et de l’Europe contre le peuple palestinien se durcit.

Le souvenir des massacres de Sabra et Chatila, hante de nouveau les populations palestiniennes des camps de réfugiés au Liban lorsqu’elles entendent les autorités israëliennes employer les termes de nettoyage des frontières.

Mais au delà du Hezbollah, du Hamas, de la Syrie et de l’Iran, il y a les réfugiés palestiniens -auxquels viennent se joindre aujourd’hui les Libanais- qui, pour la plupart vivent au-dessous du seuil de pauvreté. « Les camps de réfugiés [...] sont régulièrement présentés par la presse nationale et internationale comme des zones de non-droit qui abriteraient des criminels et des extrémistes islamistes, déclare Khadda, une réfugié du camp Aïn Héloué. Mais le camp, c’est nous : plus de quarante-cinq mille personnes, attachées à leur identité et à leur histoire : et non quelques incontrôlables, tout au plus deux cents, qui sont aussi le produit d’une précarisation et d’une impasse politique ».

Ces centaines de milliers de personnes sont maintenant
virtuellement la proie de la machine de guerre israëlienne. Et nous le savons depuis les récentes déclarations du G8, les forces internationales ne les protégeront pas et si elles le font, elles attendront que l’armée israëlienne ait fini sa besogne.

Les plans de conquête les plus osés de l’extrême droite israëlienne sont en train de prendre corps sous nos yeux et avec eux, la déstabilisation de tout le Proche-Orient. C’est un rude coup porté par l’Occident chrétien au monde musulman qui décidément, se voit réaffirmé dans son rôle de "variable ajustable" sur l’échiquier international.

Le fossé se creuse entre nos cultures et les limites du non retour s’approchent de nous à une vitesse inégalée jusqu’à présent. L’Europe et ses alliés doivent s’attendre à de sanglantes représailles.

17/07/06

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