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Hold up à Jéricho
19 mars 2006, par Bouchta Essette

Hold up à Jéricho

Quand nous avons le loisir d’assister en direct à un kidnapping de l’envergure de celui de Jéricho, entrepris par une armée surarmée à l’encontre d’individus démunis, nous ne pouvons qu’être sidérés. Sidérés pour la simple raison que, vue dans l’absolu, cette tragique et non moins absurde opération de kidnapping ne peut avoir aucune justification, sérieuse je veux dire, car une justification, absurde et farfelue, qu’est-ce qu’il y a de facile à controuver ? Nous savons trop de choses sur la conception des scénarii, sur les montages, sur les trompe-l’œil, sur les mystifications. Sous cet angle, il est toujours possible de tout soi- disant justifier. Et puis quand il est possible à tout un chacun de charrier des mots en faisant fi de toute notion de valeur, alors tout peut se dire. Mais je veux parler d’une justification en bonne et due forme, c’est-à-dire celle qui manifeste un minimum de respect pour cette curieuse chose que Descartes a nommée le « bon sens » et dont il dit qu’il est la chose la mieux partagée entre les hommes. Un bon sens qui est voisin de la justice et de la vérité (divine et non humaine). C’est dans ce cas seulement que le bat se met à blesser et que Descartes,aussi sceptique qu’il était, semble se « tremper » dans ses déclarations qui apparemment n’ont rien d’apodictique sinon tout simplement de l’assertorique. Et encore !

Voyons maintenant les fait dans leur totale concrétude pour ne point tomber dans les rets du nominalisme. Car, comme nous venons de le constater, quand dire, ce n’est malheureusement pas toujours faire. Entre l’un et l’autre, il y a des fois un fossé si insondable, que nous avons l’impression de nous retrouver dans un monde fou, si fou qu’il rend le juste injuste, le noir blanc, le sage fou... au point aussi où le tout se mélange, les valeurs se renversant quand elles ne perdent pas littéralement toute leur importance, faisant que l’axiologie soit encore une fois de plus un des chapitres dont regorge le paradigme du nominalisme. Tout est faux, car le faux est partout, et le vrai n’est encore une fois que nominalisme. « Rien n’est vrai que ce qu’on ne dit pas ». L’adage s’appliquait au départ probablement à la seule politique. Mais ne peut-il pas être étendu à tous les autres phénomènes de la vie ? Tout est faux tout est fou. Imaginez un état puissant comme Israël qui se dit respectueux des droit de l’homme, imaginez un autre Etat encore plus puissant qui se dit lui aussi respectueux des droits de l’homme : L’Angleterre, imaginez aussi un autre Etat encore plus puissant que les deux autres et qui ne frime et ne fanfaronne pas moins quant à son respect des droits de l’homme, je veux dire les Etats-Unis d’Amérique. Imaginez tous les trois superpuissances, dans leurs interminables conciliabules secrets et leur franc- maçonnerie se liguant contre un tout petit Etat qui se nomme La Palestine pour le détruire et par la même détruire métonymiquement le monde arabe auquel il se rattache. Quand l’Etat d’Israël investit avec son arsenal militaire une prison sous autorité palestinienne pour kidnapper des gens démunis, qu’on oblige à se dévêtir, c’est tout simplement une honte. La raison ? Quelque personnes parmi les prisonniers seraient responsables ou commanditaires de l’assassinat d’un ministre Israélien, ce qui reste toujours à prouver, comme si Israël, l’Angleterre et les Etats-Unis d’Amérique n’étaient pas les assassins de plusieurs chef palestiniens dont Cheikh Yacine, Chef du Hamas, son successeur Arrantissi, sans oublier Le président Arafat et le chef du Jihad islamique, Abou Ali Mustapha, et bien d’autres. Ironie. Ces défenseurs des droits de l’homme, non seulement ils ne cherchent pas à camoufler leurs forfaits criminels, mais s’en targuent d’une manière cynique et éhontée. Mrs G.W Bush se présente comme le Messie qui vient délivrer le monde des méfaits du terrorisme quand, paradoxalement, il a été le premier à asseoir la philosophie du terrorisme en vidant le sacré mot de « démocratie » de sa valeur anthropomorphique antique pour le vêtir d’une philosophie de sangsue et de démolisseur de l’humanité, donnant ainsi naissance à un dictature à visage démocratique qui devient pour ainsi dire « Démocrature ». La démocrature, dont les adeptes de par le monde se font de plus en plus nombreux, devient un système très moderne, efficace, capable de dissuader toute forme de velléité libératoire, il faut être soit avec Sir Bush, donc avec le Bien ou contre Sir Bush, donc avec le mal.

Quand j’étais jeune élève au lycée, dans une de ces séances de philosophie, notre professeur nous avait parlé de plusieurs maux sociaux auxquels la société humaine étaient confronté ; il nous avait parlé entre autres de la mégalomanie qu’il avait comparée à la démesure des titans, de certains personnages de mythologie,( d’un Tantale par exemple), de Xerxès chez les Perses , il nous a parlé aussi de Néron , de Caligula , il nous a même signalé quelque personnages de l’histoire moderne ; un nommé Franco, un autre Hitler , un autre Staline et bien d’autres. Tous ces personnages illustres présentés avec netteté n’étaient pas suffisants pour me permettre de comprendre un de ces terribles mots que mon professeur appelait « mégalomanie ». Il a beau multiplier les explications en comparant ce mot avec la paranoïa, le sens ne passait pas facilement, je sentais sans trop comprendre, mais curieusement ce n’est qu’avec la pratique des tenants de la démocrature dont les meilleurs représentants sont les fameux trois « B » : Bush, Blair, Baron, je veux dire Charon (notez que les deux lettres -B et C- se suivent dans l’alphabet).que les choses ont commencé à se décanter dans mon esprit. En effett ce n’est qu’avec Bush -qui peut lui disputer cette prérogative d’être le plus solide et non moins sordide maillon de la chaîne ?- que l’informe devient forme, que l’obscur devient clair et que la mégalomanie devient translucide, étant cette volonté plus que nietzschéenne de dominer le monde et lui imposer sa démocrature. N’a-t-il pas été en Afghanistan au nom des droits de l’homme, pour le bien être de ces malheureux Afghans qui lui faisaient tellement pitié tant ils étaient maltraités par les Talibans ? N’a -t-il pas réalisé des exploits en enfonçant ce pays, déjà au fond de l’abîme, encore plus dans le tréfonds de la misère et de la désolation sans oublier les carnages qu’il a fait subir à l’Homme au nom du respect de l’Homme ? N’a-t-il pas perverti ce pauvre pays en essayant de lui imposer sa propre vision du monde comme si elle était forcément la meilleure, prônant la débauche tant morale qu’intellectuelle sous prétexte qu’il est le Messie libérateur qui promet de les délivrer des mécréants musulmans ? N’a-t-il pas, pour les mêmes motifs et encore pour d’autres plus sérieux qu’il a atterri en Iraq visant quasiment les mêmes objectifs, c’est-à-dire délivrer le peuple iraquien d’un sanguinaire qui avait fait de son pays un abattoir où il massacrait à loisir et à longueur de journées des gens malheureux ? Ne s’est-il pas basé sur des preuves on ne peut plus accablantes et péremptoires parce que techniques et ultra scientifiques, car obtenues par le moyen de ces yeux satellitaires qui ne mentent jamais sauf si on les obligeait à mentir ? N’a-t-on pas retransmis en direct de l’intérieur de l’enceinte des Nations Unies, pardon, je voulais dire Nations Américaines, un Colin Power majestueux et indubitable, expliquant à qui voulait l’entendre - la règle à la main, usant de la pédagogie et de la rhétorique à même de faire pâlir un Protagoras ou un Gorgias- des images qui ne mentent jamais, montrant des usines comme personne ne les avait jamais construites, où Saddam Hussein développait (alors là la technologie ne ment pas ; elle est infaillible) un arsenal chimique capable de pulvériser le monde en l’espace de quelques secondes, ? Avaient ils le droit ces Etats-Unis d’Amérique ou ces Nations Américaines, c’est du pareil au même, de laisser sévir impunément un criminel ? Non. Le monde a ses Saints Sauveurs, Dieu merci, qui sont là pour dissuader tout terroriste prévaricateur et étouffer dans l’œuf ses rêves et ses projets. Et si l’Iran devait avoir des velléités atomiques, alors là c’est le comble. Rien à voir avec Israël qui est un Etat responsable et consciencieux, pacifiste comme pas un , puisqu’il ne représente aucun danger pour ses voisins. Sans verser dans ce que les amateurs de la logique appellent des « pétitions de principes », Bush n’a- t-il pas chanté à cor et à cri que son ami Sharon est un homme de paix qu’un prix Nobel ne le récompenserait que médiocrement, ce à quoi, selon son psittacisme habituel, Blair, comme Echo, ne ménage aucune de ses cordes vocales pour se mettre lui aussi de la partie ? Certes, Bush, sans honte ni vergogne, foulant aux pieds des principes dont il n’a jamais cessé de chanter la validité, ne peut tolérer un Iran détenteur de l’arsenal nucléaire. Que savent-ils de la science, ces retardés barbus ? La science et la technologie doivent être l’apanage de l’Occident. Le monde musulman qui ne produit que des barbus terroristes et forniqueurs ne doit jamais être initiés aux arcanes de la science, et si l’Iran veut, mais cette fois-ci si il tient, je veux dire, il tient à tout prix, à enrichir l’uranium, que cela se passe en Russie,c’est plus sûr et plus fiable, ou même en Nouvelle Calédonie, ou, qui sait, en enfer, peu importe, pourvu que tout ceux qui possèdent un élément de richesse, en l’occurrence le pétrole, ne soient plus à même de nous faire la farce du roi Fayçal quand il a eu l’audace et l’effronterie de fermer les vannes de ses puits devant un Occident assoiffé . Que l’Iran et la Syrie se gardent de s’immiscer dans les affaires des Iraquiens, qu’ils ne contrecarrent plus les projets des Américains, et surtout qu’ils ne portent plus atteintes à leurs INTERETS. Quels intérêts ! Et d’abord, c’est de quelle couleur un intérêt américain ? Allez-y comprendre, comme si ce sont l’Iran et la Syrie qui avaient fait des milliers et des milliers de Kilomètres pour s’installer au Mexique ou au Canada, grugeant leur économie et rendant insupportable la vie des autochtones. La démocrature de Bush (ô combien absurde et incroyablement inintelligible) est flexible et adaptable. Quand Kaddafi avait commis le crime de lèse bocharonade (qu’on se rappelle son discours où se bousculait des vocables comme impérialisme, sionisme), il était l’homme à « abattre », pour reprendre une expression chère aux Yankee ou aux cow-boys. Mais quand finalement il a ouvert les yeux et a eu la sagesse de s’abreuver à la démocrature et à la bocharonade, reniant comme un apostat finalement inspiré les principes pour lesquels il avait « milité » près de trois décennies, il devient un homme avec qui il est possible et même souhaitable de construire la paibocharonade. Drôle de société ! Pire ! Comment réagit le monde libre, je veux dire le reste du monde développé ? Je veux nommer nos amis les Français, les Allemands, Les Italiens, les Espagnols, le monde libre quoi ! MOTUS. Quand les Palestiniens et les Iraqiens sont massacrés par la démocrature bocharonesque, MOTUS. Quand des tonnes de bombes détruisent une humanité malheureuse, MOTUS. Le Monde libre ne doit pas intervenir, ou si, quand la situation parait un peu excessivement tragique, en demandant, de manière burlesque ou grotesque, d’adapter le massacre aux situations, ou plus exactement en rendant les massacres plus doux. Pire ! Quand c’est le conseil de sécurité qui est interpellé pour stigmatiser les exactions bocharonesuqes (on lui aura soumis un dossier très lourd), BURLESQUE, c’est l’appel à la retenue faite de la même manière aussi bien aux victimes qu’aux bourreaux. En revanche quand un malheureux complètement désespérée par uns société sourde et aveugle devant ses cris et ses doléances, devant les sévices quotidiens qu’on lui fait subir, et que ne voyant nulle part un mirage d’une quelconque issue décide finalement de mettre un terme à sa vie (chose que nous stigmatisons du fond de notre cœur, car il y aura des victimes comme lui innocentes ) en se faisant sauter dans un bus , alors là toute le monde libre devient comme par enchantement sensible et compatissant, humain et pleurnichard , es chefs multipliant les déclarations, rivalisant en créativités lexicales, lançant à tout bout de vent des imprécations : terroristes, boutefeux, révolutionnaires, poseurs de bombes, kamikazes, séditieux... comme si le terrorisme n’était jamais d’ETAT, comme si il y’avait bonne et mauvaise tuerie, comme si les larmes de cette malheureuse palestiniennes ou iraquienne qui a perdu son époux ou son fils, son père on son frère, n’avaient pas la même valeur que celles que déversent une femme du monde libre quand (chose que nous stigmatisons encore une fois) son mai ou son époux avait été kidnappé parce qu’il a volé des milliers de kilomètres pour venir perturber la vie de gens simples chez eux, bien chez eux. Alors tout le monde est mobilisé : presse écrite et chaînes de télévision internationales sont appelées à la rescousse pour demander, quoi ! exiger la libération immédiate et sans condition de otages. Tout le monde (Occidentaux et Musulmans), de concert, appelle les détenteurs d’otages à la raison et à la retenue. Mais devant le kidnapping d’Ahmed Saadat, retransmis en direct, non moins effrontément qu’un hold up exécuté à Chicago par un Al Capone, alors là MOTUS de la part de l’Occident.

Que l’Occident se réveille de sa sempiternelle léthargie, décide de se rendre à l’évidence et ne se fasse plus d’illusion sur la crédulité du petit monde : démocratie chimère, justice chimère, égalité et fraternité chimère. Une seule réalité est réelle : la FORCE. La Corée du Nord et l’Iran, l’Inde et le Pakistan, la Chine et tout ceux qui aspirent à se doter de l’arsenal nucléaire sont à même de dissuader les pays déjà nantis. A ce moment là, l’Iran qui est toujours vu comme un pays « voyou » sera considéré comme une puissance respectée et respectable, admis à tous les honneurs, et la Palestine libérée des affres de la démocrature bocharonesque, parce qu’elle se sera libérée, grâce aux vertus de la science et de la technologie (nucléaire y compris) deviendra, à l’instar des pays puissants, crainte et respectée, et dans ce cas seulement les hold up à Jéricho ne seront, comme ceux opérés par Al Capone, propre qu’au cinéma et à la fiction que raconteront les grands-mères à leurs petits enfants au moyen de ces « il était autrefois un Etat voyou... ». Car comme l’a si bien dit Pascal : « Ne pouvant faire que la justice soit forte, on a fait que la force soit juste », puisqu’un fort a raison même quand il a tort quand un faible a tort même quand il a raison.

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