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Bons sentiments
27 février 2006, par C. Jésar

Bons sentiments.

Les biens pensants ont atteint le degré 0 de la réflexion. Sous prétexte de combattre le racisme on exclut tous ceux qui ne pensent pas correctement, on fait comme s’il n’existait pas de conflit entre les cultures, comme si la mondialisation - par ailleurs tellement dénoncée - était la meilleure des choses dès lors qu’on l’appelait universalisme et l’on cautionne la pensée de celui qui depuis des années dénonce la bande des quatre.

Que l’on puisse penser que l’on a monté en épingle un fait divers pour en faire un drapeau autour duquel rassembler tous les bien pensants, voila qui est politiquement incorrect c’est à dire dans le monde où nous vivons tout simplement indicible.

Penser que tous les juifs ont de l’argent c’est une sottise mais est-ce plus raciste que de penser que les Corses n’aiment pas le travail : que les Corses se lèvent et viennent manifester contre le racisme, que les Auvergnats détiennent tous les bistrots de Paris : que les Auvergnats se lèvent et viennent crier au racisme, que les Anglais sont tous homosexuels : que les homosexuels et les Anglais se lèvent et viennent ériger des lois pour défendre que l’on ait des préjugés.

Bien sûr cette sottise est plus dangereuse que les autres mais n’est-il pas encore plus dangereux d’en faire un acte politique quand il ne s’agit que du préjugé d’une bande de criminels sans foi ni loi.

On exclut d’une manifestation G de Villiers qui jusqu’à preuve du contraire n’a jamais tenu de propos antisémites. Par ailleurs on met hors la loi le FN qui jusqu’à preuve du contraire est parfaitement légal. Ce parti n’a certainement pas toujours été exempt de propos racistes mais n’aurait-il pas été plus intelligent de le prendre au mot, de le faire rentrer dans le rang ? A moins que l’on craigne que ce parti ne devienne plus présentable, qu’il ne fasse amende honorable et que l’on préfère comme toujours le diaboliser en oubliant qu’il pose parfois de vrais problèmes et qu’il représente une fraction non négligeable de l’opinion.

A force de vouloir réglementer la pensée, on finit par dire que les députés décident de l’Histoire, que celle-ci a un sens irréversible, celui du Progrès avec un grand P et l’on oublie - faute d’accepter la contestation et la comparaison - que le régime dans lequel nous vivons n’est ni le seul possible ni définitivement le meilleur pour le bonheur des hommes. La démocratie c’est avant tout accepter l’opinion de l’autre, mais s’agit-il encore de démocratie ou bien ne sommes-nous pas déjà entrés et depuis trop longtemps pour nous en rendre compte dans un processus totalitaire ?

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