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A la bascule du monde.
30 novembre 2002, par G.Clément

Où ce que l’on croyait être n’était peut-être pas…

Au début des années 90, une thèse prit corps qui expliquait les conflits, les interventions des puissances ou leurs alliances par la volonté impériale et cosmopolite des Etats-Unis.

Et en effet, en premier lieu, les USA, seule hyper puissance depuis la chute de l’URSS en 1991, se devaient de perdurer dans leur être et, pour ce faire, de contrôler les ressources pétrolières dans le Monde.

A coté, un ensemble de forces discrètes sinon occultes poursuivaient le projet d’établir un gouvernement mondial, et dans cette optique, se devait nécessairement d’abattre les nations, ces complexes de chairs, d’âme et d’acier qui formaient les nœuds du monde civilisé depuis un millénaire au moins.

Subséquemment, des " marchepieds " furent adoptés pour permettre l’accès à ce but ultime ; des regroupements régionaux d’Etats, destinés à perdre par étape leur souveraineté, en furent le moyen privilégié, l’Union européenne le modèle le plus achevé.

Dans cette perspective, " les grands architectes " à l’œuvre faisaient fi des religions, des races ou ethnies, plus encore des cultures dont le lissage grâce à la télévision ou les radios était en cours et devait aboutir à l’indifférenciation, porte de l’uniformité.

En conséquence, pendant une dizaine d’années, l’éléphant de combat de cette galaxie nivellatrice, fut en toute clarté les Etats-Unis d’Amérique.

Tout portait à le croire : l’ordre mondial annoncé en 1991 par Georges Bush père, l’intervention américaine en Bosnie - où l’on n’accorda pas suffisamment d’attention à l’appel d’Alain Juppé aux USA - la guerre du Kosovo et les déclarations mondialistes et multi-culturalistes d’un certain nombre d’officiels américains engagés dans l’opération tels que Jamie Shee, Welsley Clark et Clinton lui-même.

Mais par ailleurs, nul ne voulait s’appesantir vraiment sur le cas d’Israël, qui faisait tâche dans un processus si épuré ; nul ne prenait en compte non plus le fédéralisme américain qui n’est pas un vain mot ; et nul ne voulait se souvenir des enfants de Bandoueng, habités par la volonté de vengeance et plongés dans la plus grande des misères depuis la décolonisation.

Dans ces conditions, et parce qu’il fallait une idéologie comme courbe enveloppe à ce constructivisme politico-économique, les droits de l’homme, version 1948, furent mis en avant, labarum de l’ONU, des Etats-Unis et de l’Europe réunis. Pour la même cause, on assimila toutes les " étrangetés " par rapport au mode vie occidental à des preuves patentées de Tiers-mondisme et toutes réactions à leur encontre à du racisme.

Et l’Islam, où était-il dans ce système ? Et bien l’Islam, pour toutes ces forces occupées à former un homme nouveau - comme entre les deux guerres s’y étaient attachés le National-socialisme et le Communisme, mais par d’autres moyens - l’Islam donc, n’était qu’un instrument, doté de toutes les qualités requises pour progresser sur le chemin de l’uniformité, d’aucun dirait de l’unité.

L’Islam était la religion de la plupart des régions du globe colonisées par les Européens jusqu’au milieu du XXième siècle et fut le fer de lance des guerres dites de libération nationale entre 1945 et 1970. L’Islam unissait des millions d’hommes du tiers monde et l’Islam régnait sur les plus grands gisements de pétrole de la Terre.

Dans ces conditions, la mondialisation, sur la zone de fracture principale, celle des nations d’Europe ayant une frontière commune avec l’Afrique et l’Asie mineure, trouvait en l’Islam un allié de poids, bien que négligeable à leurs yeux en terme de résistance à l’ordre global en voie d’édification.

Ce fut parfait pour obtenir les " indépendances ", parfait encore pour activer l’immigration en Europe. La conjonction entre les mises à mal de la morale chrétienne des peuples d’Europe par les acharnés de l’individualisme socialisant, de l’efficacité économique par les mêmes, et de la structure populationnelle par l’arrivée massive d’immigrants non européens, musulmans pour la plupart, fut un outil de choix pour la dilution des Etats d’Europe dans un ensemble européen sans forme institutionnelle.

Cependant, ce glissement ne pouvait être efficace sans culpabilisation et abaissement des peuples européens. Ceci fut la tâche du monde de la culture, lié aux groupes occultes ou discrets cités plus haut, et dont l’agitation, dans le sillage des USA lors de leurs interventions diverses des années 90, assurait les observateurs les plus objectifs de la connivence, de l’osmose même, entre les tenants de l’uniformisation mondiale et les USA.

Cette cohérence paraissait encore plus forte lorsqu’on examinait l’affaire du Tribunal pénal international pour l’ex Yougoslavie dans laquelle les américains étaient les financiers et le personnel judiciaire la crème du mondialisme transnational. Tout y était, la cause était entendue. Les Etats-Unis visait au gouvernement du monde, les lobbys les y aidaient, et l’Europe en était en quelque sorte la victime, en simple instrument.

Il restait tout de même quelques accrocs dans la tapisserie. Israël et le soutien que lui apportait les Américains, l’Inde en butte au Pakistan, la Chine même s’inquiétant de l’irrédentisme musulman Ouïgour, la Russie en guerre en Tchétchénie.

Pour chacun de ces points chauds, les deux parties, souverainiste et mondialiste, avaient une explication conjoncturelle et le recours aux vices humains était privilégié, en cas d’incohérence, quand on en refusait l’application dans d’autres circonstances.

Israël ? Une erreur de la diplomatie anglaise (Balfour), puis onusienne (1948) puis française (jusqu’en 1962) enfin américaine. Le soutien à Israël ne mettait en doute ni le " mondialisme " du lobby juif des USA, ni la politique pro musulmane des Etats-Unis, ni la posture pro palestinienne des européens d’influence. Chacun acceptait que l’on condamnât ici (les nations) ce que l’on soutenait là-bas (Israël).

L’Inde ? Le Cachemire ! A peine un mauvais découpage en 1947, pas d’expansionnisme musulman, pas d’impérialisme pakistanais. " Réglons ce problème ", traduisez : " rendons le Cachemire au Pakistan " et la paix pour mille ans sera de retour, nonobstant les 160 millions d’Indiens musulmans.

Quant à la Chine, qui pourrait vivre sous régime communiste ? Personne ! Et surtout pas les Ouïgours frontaliers des républiques musulmanes d’Asie centrale.

Pour le reste l’Islam ne serait qu’une flûte pour conduire le Monde au grand bain éternel du mondialisme.

Et puis, tout sembla se mettre à bouger. Brusquement d’abord, par degrés ensuite, on vit émerger un Monde qui ne ressemblait pas au schéma décrit jusque là.

Il y eut bien sûr le 11 septembre, qui fut une forme de Pearl Harbour, mais avec des différences de taille : les rapports entre Japon et USA étaient mauvais depuis longtemps, bien avant le 7 décembre 1941, tendus, quasi conflictuels, au point qu’on soupçonna Roosevelt de machiavélisme, connaissant l’approche de la flotte japonaise il l’eût laissée faire pour obtenir un casus belli ; d’autre part le Japon, malgré la brutalité de l’attaque, s’en prit à la flotte de guerre américaine et non à la cité de Pearl Harbour. Le 11 septembre fut tout de même un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Deux ans auparavant, les Etats-Unis intervenaient au Kosovo en faveur d’une population musulmane, avec l’appui des puissances musulmanes du Golfe et de la Turquie, au nom d’un multiculturalisme qui profitait au fond à l’Islam dans sa pénétration de l’Europe. L’Amérique n’avait-elle pas armé, dans l’ombre du Pakistan, les Talibans, concourant ainsi à leur avènement en Afghanistan ? Ne poussaient-ils pas la Turquie dans l’Union européenne ?

Bien sûr, leur soutien à Israël pouvait laisser douter les forces arabo-musulmanes de leur sincérité ; mais enfin, le temps de la démographie ne jouait-il pas en faveur de ces dernières ?

Le 11 septembre donc, des musulmans, occultes paraît-il, terroristes assurément, déclarèrent la guerre à l’Amérique contre toute évidence stratégique ou politique.

On affubla la réaction américaine du nom de " guerre contre le terrorisme ". Comme si on n’avait jamais déclaré la guerre à la marine ennemie (Pearl Harbour), à ses chars ou à sa cavalerie. Certes Pompée fut nommé amiral contre les pirates, mais Rome s’étendait sur tout le bassin méditerranéen. Cette manière de ne pas nommer l’ennemi, sauf par ses manifestations extérieures ou dans la personne de ses dirigeants demeurera caractéristique d’une régression politique, époque de faux-fuyants qui ne découragent guère l’ennemi mais empêchent toute réaction efficace.

Le 11 septembre fit prendre conscience à chacune des puissances en cause de sa vraie nature.

Depuis ? Une " guerre en Afghanistan " sans autres résultats qu’un changement de régime ; mais… l’exacerbation du conflit au Moyen Orient au point que la survie d’Israël semble en jeu, et même explicitement dans la bouche de certains leaders européens, la menace d’une intervention en Irak, le développement d’une tension nouvelle entre les USA et l’Arabie Saoudite, et surtout, la mise en place, par l’ONU lors d’un vote surprise, d’un Tribunal Pénal International permanent et à vocation universelle, chargé de juger les crimes contre l’Humanité et les crimes de guerre - autrement dit les crimes politiques dont la plupart sont commis par des militaires en mission.

Et voici que l’Union européenne en voie de Constitution devient le principal pôle du mondialisme, voici qu’une vaste fédération tiers-mondiste se met en place dont le combat contre la souveraineté, voire le mépris de la Souveraineté, devient patent.

Ainsi, en quelques mois, l’Union européenne impose-t-elle un TPI contre le vœu des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine et d’Israël ; ainsi voit-on cette même Union européenne menacer les Etats européens candidats à l’adhésion de la leurs refuser s’ils signaient des accords bilatéraux avec les Etats-Unis au vue de s’exclure de la compétence du TPI ; ainsi, l’Union européenne agresse-t-elle la souveraineté des candidats comme elle le fait pour celle des Etats membre en les pliant au joug du " pacte de stabilité " (Portugal).

De plus, voici l’Union européenne à la tête de la croisade contre la peine de mort aux USA, au mépris de la souveraineté des Etats-Unis qui ont tout de même le droit d’opter pour le système pénal de leur choix, au mépris, en plus, de la Constitution américaine et des libertés qu’elle reconnaît aux Etats fédérés.

Voici enfin, en cette occasion, le président du Mexique s’élevant contre la condamnation et l’exécution d’un de ses ressortissants par la justice du Texas, insultant par là même la souveraineté des USA et du Texas ; et comme cela ne suffisait pas, le même Fox ne justifie-t-il pas l’annulation de sa visite au président Bush par l’affirmation d’une assurance qu’il aurait reçue de ce dernier, et dont il a fait un argument électoral, la régularisation de 3 millions de " clandestins " par les Etats-Unis s’il était élu ? Là encore, mœurs électorales et politiques mafieuses, et mépris de la souveraineté entendue comme la puissance d’un Etat à décider des lois qui s’appliquent sur son sol, tout comme la volonté du Peuple que cet Etat représente à décider de son mode vie.

Or qui voit-on emboîter le pas pour appuyer la suffisance du Président d’un pays dont la douceur des mœurs politiques et la qualité de la démocratie n’ont guère brillé jusque là ? L’Union européenne et une guirlande d’Etats du Tiers Monde où il serait piquant, en cherchant bien, d’apercevoir peut-être le Zimbabwe ou l’Algérie.

Il y a dans notre Monde, une force troskiste et révolutionnaire de première grandeur : l’Union européenne, et dans son agglomérat de prétentions, une pomme pourrie : la France.

Le Souverainisme, c’est la puissance sur soi d’une nation constituée en Etat. Le Souverainisme, c’est le respect, chez les autres, quelqu’ils soient et quelque loi qu’ils aient adoptée, de leur indépendance.

De ce point de vue, les Droits de l’Homme, comme doctrine universelle, sont totalitaires, l’ONU est un organe dangereux pour les libertés des hommes et l’Union européenne la machine infernale qui promet la pire des conflagrations : la guerre de tous contre tous.

Il est évident que la pensée de Pascal : " Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. " doit redevenir la règle d’or de la politique internationale ; que sans une fixation de l’action politique hors du champ de la morale, le Monde court à sa perte ; que la distinction entre le Urbi et le Orbi redevient essentielle à l’intelligibilité du Monde, à la sécurité individuelle, à la sauvegarde des civilisations.

Peuvent-ils penser, ces forcenés du Mondialisme, qu’une Terre unifiée serait une Terre sans exil ? Pensent-ils qu’un homme puisse survivre, autant mentalement que physiquement, sans ailleurs possible ?

Il n’y a qu’une voie raisonnable, celle qui exclue " l’hybris " afin que perdure le monde, celle du Souverainisme. Mais dans l’état d’avancement de l’utopie, cette voie de la sagesse ne pourra être empruntée sans la plus extrême rigueur, qu’au travers des plus extrêmes résistances, qu’à l’aide des convictions les plus extrêmes.

Il s’agit, dans une situation rétive à tout contrôle par la raison, de se fonder sur la détermination de ceux qui savent ce qu’ils sont, qui ils sont et ce qu’ils veulent ; et qui devront supporter et résister comme ces chrétiens libanais bombardés par Hafez el Assad.

La défense de la souveraineté ne peut se faire qu’en appuyant toutes les souverainetés à l’œuvre dans le Monde ; comme il fallait être Serbe dans les années 90, il faut être Américain contre le TPI, Israélien dans leur lutte pour la vie, Indien au Cachemire, Russe en Tchétchénie, Franc en France.

Car il semble que le vent ait tourné et qu’on aperçoive un champ de bataille nouveau où la place de la France et celle des Français doivent être redéfinies.

Il y a certes, une force mondialiste et une force souverainiste.

Il y a, d’un coté des forces qui veulent faire plier le Monde, l’ensemble des Etats, sous le joug d’un gouvernement mondial dont l’ONU est la préfiguration.

Ces forces rêvent d’aboutir à un Monde sans frontières, du moins administratives, où une police-armée omnipotente traquerait les résistants rebaptisés terroristes, et qui serait le jouet de la masse du Tiers Monde, jugeant et légiférant avec le sentiment d’une revanche à prendre et peu de compétences à offrir.

D’un autre coté, demeurent des aires civilisationnelles et des Etats qui ne veulent point abdiquer leur Souveraineté, qui savent qu’une guerre menée sous leurs ordres par leurs officiers pourrait entraîner ceux-ci devant un TPI où siègeraient leurs ennemis, que ces soldats auraient combattu, ce qui ne serait ni honorable, ni loyal.

Ces nations ou Etats, quelqu’ils soient, de par leur simple position devant ce coup d’état international, défendent la souveraineté et doivent être considérés, sinon comme des amis, du moins comme des alliés.

A l’aune des évènements des derniers mois, il apparaît que les Européens sont les pires ennemis de la Souveraineté, que la lutte qu’ont à mener les souverainistes est intérieure, que le foyer d’infection mondialiste se trouve à Bruxelles, à Strasbourg et à Paris.

Par ailleurs, il est à noter que cette force révolutionnaire pactise avec l’Islam le plus affirmé ; considérant qu’il n’est d’aucun danger, elle privilégie l’installation de cette religion dans tous les pays d’Europe, mettant ainsi à la portée de l’Internationale verte les moyens du Vieux Continent et une aire géopolitique de premier plan pour contrecarrer la Russie à l’est et les USA à l’ouest.

Comme les systèmes de gouvernement laïc, institués dans l’ensemble du Monde euro-américain, permettent la naturalisation de quiconque en fait la demande, et l’octroi de cette nationalité aux enfants nés sur le sol du pays, les citoyens musulmans croîtront dans les vingt ans à venir d’une manière inexorable, en Europe comme aux Etats-Unis.

La souveraineté et l’identité des peuples d’origine européenne et de religions judéo-chrétienne se trouvent en jeu, avec tous ses attributs juridique, spirituel et économique.

Cette souveraineté compte donc deux ennemis déclarés : la mouvance gaucho-chrétienne " progressiste " et l’aile marchante de l’Islam installée en Europe et aux Etats-Unis.

Dans cette configuration, les stratégies, alliances et réflexions destinées à défendre la souveraineté - c’est-à-dire la liberté d’un groupe humain à être lui-même - devraient être revues de toute urgence, les évènements des années 2002/2003 risquant d’obliger à des révisions à chaud, les pires de toutes.

Pour conclure, et en ce qui concerne la France, trois points paraissent essentiels à surveiller jusqu’à fin 2003.

D’abord la politique réelle du gouvernement en place vis-à-vis de l’immigration en général, islamique en particulier, et son traitement des clandestins dont l’occupation éhontée de la basilique de Saint Denis donne à penser…

Ensuite les réactions aux évènements du Proche Orient, tant celles des tenants bien connus du mondialisme et du gouvernements Raffarin que celles des Souverainistes.

Enfin, les évènements concomitant à " l’année de l’Algérie ", organisée par l’Etat sous la houlette de Hervé Bourges et qui tressera, pour la France, l’épissure du Mondialisme et du Tiers-mondisme, de l’immigration et de l’Islam.

Dans tous les cas, les prises de position des uns et des autres seront parlantes et la seule réalité de ces prises de position établira le compte des amis et des ennemis dans le grand combat de la nation et de la Romanité contre le cosmopolitisme et l’Islam.

G. Clément
11/2002
Divergences.net©

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