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Le voile et le string

corps effacé, corps exhibé= corps déshumanisé

3 novembre 2006, par Yvette Kherlakian

le voile et le string sont l’expression -dans une opposition symétrique- d’une même aliénation du corps féminin

Le voile de la femme musulmane n’est pas celui de la nonne catholique ; le string de la nana qui a jeté sa culotte par-dessus les moulins n’est pas l’étendard de la femme libre.

La nonne efface son corps pour signaler à tous sa séparation du monde et sa consécration à Dieu. Le port du voile a bien ici une signification religieuse. Rien de tel chez la femme musulmane. Si j’en crois le Coran -que j’ai pris la peine de lire-, Dieu se satisfait, en ce qui concerne la femme, d’une tenue qui ne la désigne pas à la concupiscence masculine. Le même Coran affirme l’égalité de l’homme et de la femme devant Dieu -et je n’ai lu nulle part qu’il interdirait au croyant d’avoir pour la femme le regard de Dieu. La dissimulation, voire l’ensevelissement du corps féminin en pays d’islam est donc le signe -non pas de la volonté de Dieu- mais d’une appropriation du mâle dominateur -sinon dominant- qui, en soumettant la femelle à son désir, entend en même temps la soustraire à la convoitise du voisin. La femme fait partie des biens qui assurent satisfaction sexuelle au mâle, et pourvoi et entretien d’une descendance à l’individu socialisé. Descartes a besoin de Dieu comme garant de la vérité des idées claires et distinctes. Le mâle musulman, lui, est moins éthéré mais tout aussi nécessiteux : il a besoin de Dieu comme garant de la légitimité de son plaisir et de son pouvoir. Au passage, notons qu’en cela, il a plus d’un semblable parmi les infidèles...

La fille qui revendique le port du voile au nom de la liberté religieuse aurait bien besoin du Dieu de Descartes car un malin génie lui fait prendre des vessies pour des lanternes, soit la volonté des pères, des frères et des maris pour la volonté de Dieu. Ainsi peut-on se tromper de combat et se faire ingénument complice de qui vous opprime. Le fait n’est pas nouveau et l’on voit bien souvent que des femmes de toute appartenance peuvent -comme les militaires et les fonctionnaires- faire d’obéissance vertu et s’exalter à la pratiquer jusqu’à l’héroïsme. Il y faut du tempérament et des situations où l’absence de choix conduit à ajuster le désir à l’ordre du monde tel qu’il va. Faire de nécessité vertu, oui. Ainsi la Pauline de Corneille dans Polyeucte. Elle a fait longtemps de l’obéissance à son père un devoir absolu, jusqu’à ce qu’elle découvre que la volonté de Dieu la libérait de la volonté des hommes... Plus d’une parmi les combattantes du voile est sûrement du bois dont Corneille a taillé ses héroïnes. Mais elles confondent encore volonté de Dieu et volonté des hommes. Il leur reste à sacrifier le confort d’une appartenance -somme toute protectrice- pour aller au bout de la démarche héroïque. Ce qui ne va pas de soi.

Pour en revenir à des considérations plus concrètes, il faut dire que le libéralisme occidental -tant moral qu’économique- n’est pas toujours fait pour les aider à voir clair en elles et autour d’elles, nos combattantes du voile. La pratique du sexe à tout va et à toute heure suggérée par le port du string qui dépasse de la lisière du pantalon moulant et à taille basse a de quoi effaroucher toute pucelle élevée dans l’exigence traditionnelle -plus ou moins assortie de piété- de le rester jusqu’à la défloration triomphale du mariage (et plus encore les mâles apparentés qui -les malheureux !- s’obstinent à placer leur honneur personnel et tribal dans l’entrejambe de leurs filles, sœurs et épouses).

Le port du string donc. Il s’inspire visiblement de l’effeuillage de cabaret -spectacle payant auquel on est libre d’assister ou de ne pas assister. Mais en tant que mode vestimentaire, le string se fait spectacle de rue et s’impose indifféremment -comme le port du voile- au regard de qui veut voir et de qui ne voudrait pas voir. On nous dit -avec des trémolos de voix ou de plume- qu’il est dévoilement de la beauté du corps féminin (quand beauté, il y a...).

Remarquons d’abord que ce dévoilement-là -les commandes de la mode étant aux mains des hommes- est une invention masculine plus émoustillante qu’artistique et assistée par une complaisance femelle décidément inusable et sans grand discernement. Confondre titillation sexuelle et émotion esthétique, c’est desservir l’alliage naturel ou l’alliance savante de la nudité et de la beauté. La nudité est belle quand un corps émerge -comme un avènement de la vie- du milieu qui le contient. Ainsi la nudité - d’une innocence fragile et menacée- de la Vénus de Botticelli ;

ainsi celle d’Adam, d’un érotisme sublimé par le geste d’un Dieu tendrement créateur au plafond de la chapelle Sixtine ;ou celle encore -silencieuse et narquoise- de l’une des femmes du Déjeuner sur l’herbe de Manet, juxtaposée avec un naturel confondant à la vêture et au caquet de deux hommes...

Les nus de la peinture ou de la sculpture ne se détaillent pas en articles de séduction. Ils nous apprennent à contempler la beauté entière des corps selon une délicate palette de regards sur le corps. Le pinceau du peintre peut être érotique tant qu’on voudra (regardez la Danaé du Titien ou la Maja desnuda de Goya ). Il n’est pas pornographique. Le string est pornographique. Le voile aussi.

La pornographie, c’est la sexualité publicitaire qui réduit le corps sexué à l’état d’objet de consommation. La femme libre vit son corps sexué comme mode personnel, intime et privilégié, d’une relation humaine. Elle en dispose selon l’élection de son désir, elle ne le débite pas à tout venant en tranches affriolantes.

Le string et le voile expriment -dans une opposition symétrique- l’aliénation du corps féminin :

- Ouvert au public, libre service swingue le string.

- Propriété privée, défense d’entrée (attention chien méchant !) marmonne le voile à chaque froissement de plis.

On comprendra que voile et string n’ont pas leur place là où la femme peut et doit se prévaloir d’une entière humanité. Une salle de classe par exemple.

Messages

  • Je trouve votre analyse très intéressante.
    Je voudrais y contribuer en parlant d’une expérience semblable vécue il y a déjà 50 années (indépendance de la Tunisie)
    Les Tunisiennes portaient un voile blanc qui couvrait tout leur corps mais commençaient déjà à s’européaniser avant l’indépendance en enlevant le voile.
    Le néo destour (parti de Bourguiba) auquel adhèrait mon feu père demandait aux femmes d’affirmer leur appartenance à la Tunisie en conservant le voile, ma mère qui va bientôt avoir 90 ans le portait.
    Le lendemain de l’indépendance, elle était parmi les premières à enlever le voile et à s’habiller à l’européenne.Pourquoi ?
    Les Tunisiens et Tunisiennes , sous l’occupation Française prenaient tous les aspects de la modernité apportés par les colons comme une atteinte à leur pays et à leur identité culturelle.
    Après l’indépendance, il se sentaient libres de leurs choix et prenaient la décision d’adhérer à la modernité et d’enlever le voile .
    Je pense qu’il y a beaucoup de similitude avec la situation actuelle. Le remède à mon avis n’est pas dans les interdictions mais dans la reconnaissance et l’acceptation de l’appartenance religieuse et culturelle de l’autre.
    Je ne partage par contre pas votre avis sur le string qui est pour moi une invention des services marketing des fabricants de sous vêtements qui cherchent à augmenter leur chiffres d’affaires en trouvant l’astuce de ressortir ces sous vêtements à l’extérieur.
    Merci beaucoup d’avoir aborder ce sujet.

    • L’exemple historique que vous donnez est tout à fait pertinent et ce que vous dites de l’origine du string ne ne s’oppose pas à mes dires mais les prolonge en les précisant.

      Quant à la question du laisser-faire ou de l’interdiction de certaines pratiques, elle est probablement à régler au coup par coup, avec pragmatisme, le garde-fou étant, me semble-t-il, le respect de la laïcité. C’est ce respect qui doit guider la recherche d’un consensus de comportement qui fait que dans certains lieux et à certains moments on laisse au vestiaire les particularités gênantes pour le bon fonctionnement d’un ensemble (une classe par exemple). Il s’agit en effet de ne pas tolérer que la vie civile soit envahie et bloquée par des particularismes culturels.

      Merci de participer au débat avec franchise et ouverture d’esprit.

    • ce que j’aurais fait moi avec les filles qui portent un voile si j’étais responsable d’un établissement scolaire en France c’est de les appeler et de leur proposer de supprimer le voile pour ne pas attirer l’attention tout en leur permettant de faire leur prière discrètement dans l’établissement
      De cette façon je leur montre qu’on respecte leur croyance et appartenance mais qu’on veut les protéger contre les regards indiscrets des autres car elles sont dans un environnement laic qu’elles se doivent de respecter si elles veulent être respectées.

    • Pourquoi pas ? Mais il n’y a pas de recettes...

    • Je me souviens du violent attrait éprouvé pour une religieuse voilée au début de mon adolescence . Ses mains , sa voix , son regard, son sourire , sa personne . Du jour où cette malheureuse défroqua, s’offrant ainsi à la relativité régie par les canons de "la beauté" elle n’a probablement jamais plus été désirée avec la même force, ni par moi, ni par personne ...

    • Sacré Eros qui joue plus volontiers du voile que du string... Freud est passé par là !

    • Et si c’était Dieu qui avait voilé la femme ?

    • Farceur(s), va ! (vous ou Dieu ? Vous et Dieu ?)...

    • Il faudrait d’abord prouver qu’il existe, ce que je ne crois pas

  • 09 October 2006
    La Controverse du voile et du string

    Cette semaine, amis consanguins, la communauté qui flippe réprouve les odieuses menaces de mort, les fatwas lancées contre Robert Berserker (philosophe), avec d’autant plus de vigueur qu’avec son admirable plaidoyer contre l’islam - cette infâme spiritualité faite uniquement de violence et de fanatisme - Robert Berserker (philosophe) devient ipso facto notre penseur-phare du mois, notre martyr à nous, celui grâce auquel nous rêvons à notre "redressement moral", voire à notre "Grand Soir ethnico-civilisationnel" (car comme chacun sait, si un occidental encourt le délire meurtrier des islamistes, son occidentalité justifie par l’opération du Saint Esprit qu’on stigmatise, qu’on globalise, qu’on anathèmise l’ENSEMBLE des musulmans qu’ils soient de France, de Navarre, d’Orient ou d’Océanie - et dans les cas extrêmes, pourquoi ne pas y aller d’une ou deux bombes à fragmentation - notre dialogue des cultures : marquer la chair des barbares pour les siècles des siècles.)

    Quand nous disons « barbares », tapons large, hein : musulman, oriental, arabe, asiatique... bref, comme le dit Maurice Gnê depuis qu’il s’envoie du Pat Robertson en intraveineuse, Gnê, grand exégète de textes sacrés, military advisor et lumineux penseur de la modernité : « quand je regarde la civilisations islamique, en comparaison, je dis bon ben les gars, allez prendre des cours, okay, en matière d’éthique déjà, pour commencer, et puis vous viendrez nous causer. Okay ? Eventuellement, alors, on admettra de vous causer d’égal à égal. ». Et Dantec, la civilisation islamique, il la met K.O. rien qu’avec les yeux, okay ?

    Communions...

    La communauté qui flippe trouve en Robert Berserker (philosophe) ce formidable simplificateur, dont nous nous étonnons encore qu’il ait eu la coquetterie de se dire "philosophe" alors qu’il est bien plutôt l’un de ces moines-combattants modernes que nous attendions, une nouvelle icône, un tocsin à entendre, une cloche à écouter, un guide, un guide de plus, après des choses aussi diverses que François Devilliers, Maurice Gnê Dantec, Alexandre Del Sale ou même Yves Riofoul... Idéal entre une homélie de Walker Bush et un égarement papal...

    Avec lui, après lui, en philosophes du Viril Septentrion Eternel ou du Saint Empire Occiventral, amalgamons le port du voile et le port du string, car ce parallèle vertigineux est ô combien révélateur ! Un véritable trait de génie, issu des plusieurs années de recherches mêlant droit comparé, ethnologie et haute couture. En dépit des menaces immondes qui pèsent sur Robert Berserker (philosophe), menaces qui nous révoltent sincèrement et doivent être combattues par tous les moyens... analysons néanmoins l’ébouriffante démonstration qui lui vaut sa condamnation par les légions criminelles d’Al-Qaïda, l’emblématique Controverse du voile et du string, l’oeuvre intellectuelle majeure pour laquelle il nous faut une fois de plus défendre la liberté d’expression...

    Monsieur Berserker (philosophe) commence par pondre nos habituels poncifs sur la nature de l’islam et sur les législations loufoques qui nous menacent (d’ailleurs elles n’en finissent plus de nous menacer, puisqu’on vous dit qu’elles nous menacent, bon sang) : interdiction des caricatures du prophète, réservation des piscines aux femmes à certaines heures, régimes musulmans dans les cantines, promotion du tchador tous azimuts, et attention, le plat de résistance, « accusation d’islamophobie contre les esprits libres », (touche pas à mon philosophe).

    Car oui, mes frères, nous que le reste du peuple taxe d’extrêmisme, de xénophobie ou d’ignorance pathologique, nous sommes en fait "des esprits libres". Yeah. Ça en jette, hein ?

    Communions...

    Nous en revenons à cette fantastique "Controverse du String et du Voile". Oublions que le string est largement admis en France, (du moins quand le temps s’y prête et qu’on ne jouxte pas papi qui achète son pain), et que le tchador est prohibé en classe. Oublions les nuances fastidieuses des légistes et des holistes.

    Le port du voile révèle naturellement toute la sauvagerie malfaisante du Coran, toute la violence-intrinsèque-du-monde-musulman-en-entier, et porte en lui les germes du djihad islamique que ces filles de peu et ces hommes de rien entendent porter dans nos salons Vivendi et nos salles de bain l’Oréal. A n’en pas douter une seconde. Bam. Si monsieur.

    Le port du string, quant à lui, révèle tout aussi naturellement la BEAUTE, selon Berserker (philosophe), car toutes les occidentales sont belles et fines, (toutes les musulmanes sont d’énormes thons adipeux et poilus), le port du string révèle la liberté de penser (copyright Florent Pagny), l’absence de complexe et la communion avec la nature, bref la célébration d’un occident ouvert, tolérant, fun et branché, libre et bronzé (enfin, bronzé, pas trop).

    Interdire le string à Paris, voilà qui révèle la soumission des forces bien-pensantes aux diktats que des imams lointains et caricaturaux nous imposent ! (et donc aucun rapport avec les arrêtés sur la décence en ville pris à répétition par les élus les plus conservateurs du territoire, du reste...) Interdire le string à Paris, le premier pas vers la lapidation !

    Interdire le string, voilà qui va faire pousser les mosquées d’aéroports et les attentats de métropolitains, voilà qui va encourager les hordes d’islamistes de la Mecque-sur-Saint-Denis à attaquer le bastion de notre noble civilisation, Paris-Plage, et peut-être après elle la Pyramide du Louvre ou l’Obélisque de la Concorde, qui célèbrent c’est selon l’aristocratique prédation occidentale ou l’imbrication des cultures. Interdire le string ça n’est pas le rebondissement grotesque d’une farce estivale récurrente, mais bien l’allégeance des pouvoirs publics à la vile civilisation orientale - dont nous ne savons pas grand chose, faut-il admettre, mais justement, ce mystère n’est-il pas déjà en soi une funeste promesse ? Cette opacité n’est-elle pas plutôt due à de sombres projets planétaires qu’à notre ignorance haineuse et crasse ?

    Communions...

    Comme hier Moscou nous imposait une chappe de plomb ignoble, sclérosant nos enfants, écrasant nos entreprises, précipitant nos salariés par milliers dans les affres du chomâge et de l’oisiveté, aujourd’hui ce sont Téhéran ou Alger qui entendent nous imposer, pourquoi pas, de voiler nos actrices de porno et d’exciser nos présentatrices météo !!!!! NON ! NOUS DISONS NON A CES INJONCTIONS EXOTIQUES !!!!!!! HALTE A L’HYBRIDE ISLAMICOLCHEVIQUE (celui-là, on le dépose) ! HALTE AUX ARMEES DE T.72 CONDUITS PAR DES DJINNS A CIMETERRE ET DES CYBERBARBUS (çui-là aussi) ! HALTE AUX SOVIETISLAMISME BIEN-TOLERANT UNIQUE (celui-là, bon...) ! VIVE LA CONSANGUINITE CONCENTRIQUE !!

    Co... communions...

    ...Alors donc puisque nos adversaires, les rouges nihilistes, ces penseurs de la laïcité et du cosmopolitisme, ces libéraux dégénérés, ces "prrogrresssisstes", puisqu’ils crient à une "lepenisation des esprits" devant le ressassement des thèmes plutôt usés par nos classiques proto-consanguins borgnes ou barbouzards ("sécurité, immigration, église, patrie, honneur, bollocks, bullshit.."), nous autres les consanguins, la kommunauté qui flippe, crions à "l’islamisation des esprits", c’est-à-dire l’alliance objective des bolchéviques et des islamistes pour nous empêcher, EsPrits LibReS pArMi lEs eSpRits SainTs, de vivre pleinement notre "Ôccidentalitée", (celle-là même que nous répandons amoureusement dans le monde depuis plusieurs siècles bon gré mal gré).

    Car oui, frères consanguins, le temps n’est plus loin où les occidentaux, impériaux chrétiens, seront à nouveau persécutés, où les EsPriTs LiBres seront à nouveau trucidés, où les femmes seront voilées, en nos terres, en notre sein, genre chez nous. Prenez garde ! Aujourd’hui, on interdit à Germaine de promener son gros derche lipidique dans un string, mais demain, on interdira aux plus grandes plumes consanguines de se répandre en propos islamophobes ou éminemment crétins dans les colonnes des journaux !!!!!!

    Nous autres, qui pouvons, qui DEVONS dire et penser absolument n’importe quoi, y compris avancer des thèses racistes ou réac que plusieurs siècles d’histoire européenne devraient renvoyer aux ordures selon certains, nous sommes effectivement sous "surveillance idéologique" !! L’islam est là pour nous coloniser les méninges, il rampe dans nos tuyauteries, il irise nos isolations murales, il noyaute les cristallins de nos ampoules, l’islam contamine nos plantes d’appartement et fait des trous dans la couche d’ozone ! L’islam est cet ennemi ontologiquement maléfique et jusqu’ici tabou. L’islam est une spiritualité de haine qui se résume toute entière dans cinq versets sur la biographie du Prophète. Alors que le christianisme est amour, tiens. Le Croissant est une lame plongée dans la gorge de l’Esprit libre, alors que la Croix est un gros nounours rose qu’on a promené un peu partout dans le monde en distribuant des extas et des gerbes d’azalées. Et aujourd’hui, le « monde musulman » c’est la dimension de Dormamu où brûlent des enfants pendant des siècles, alors que le « monde libre » c’est le Village dans les nuages où tout le monde nique sur la plage, soleil couchant, take my breathe awaaaay... Et même si tout va de travers ici, parce que nos stalkères et nos fun-fascistes passent leur temps à le répéter, parce que le nihilisme festif et mondialisateur sape les fondements de notre nation, quel joie de s’injecter cette mystique géopolitique frelatée dans les bras !

    Attirons d’ailleurs vos attentions, frères consanguins, sur l’alarmante incurie qui fût celle des occidentaux depuis des décennies : en important une main d’oeuvre musulmane de nos anciennes colonies, que n’avons-nous vérifié dans leurs bagages les sourates du Coran, et les promesses de djihad préfectoral qu’elles véhiculaient !!! Que n’avons-nous pris soin d’empêcher les musulmans d’amener leur foi sur notre territoire, nous qui n’avions besoin que de leurs bras et de leur sueur !!!

    Hardi, mes frères, Berserker (philosophe) nous exhorte !! L’islam, c’est dit, "tient la générosité, l’amour et la tempérance pour les marques du Démon" !! L’islam n’est que violence, patriarcat violeur et djihad sanguinolent, l’islam n’est que conquête et caca !!! L’occident, lui, notre Bel et Grand Oxydant, n’est amour courtois, chevalerie, petits angelots, eau fraîche et gros bisous !! Berserker (philosophe) l’affirme : la vue de la beauté plastique gainée d’élasthanne eût pu déclencher l’ire les horribles morlocks islamiques des cités, de passage dans nos beaux quartiers.

    Frères consanguins, empruntons à Robert Berserker (philosophe) son éblouissante prétention théologique, et lançons-nous une fois encore dans la stigmatisation abjecte au nom de notre Hidentité !!! Nous, les Ôccidentaux, qui avons su propager au monde entier l’extrême bonté de nos principes humanistes, la grandeur rayonnante de nos marchés, la noblesse de nos régimes constitutionnels, et qui vendons des pétoires depuis plus de cinquante ans, défendons-nous, défendons-nous contre la menace létale que font peser sur nous quelques crétins barbus et leurs légions intifadistes, nous les congran.. nous les consrang.. arg, à nous, Gnê de Montréal, Robert Berserker (philosophe), à nous, nobles marcheurs, nobles âmes persécutées pour leur liiibertaye de ton et leur hôteur de vue, à nous frères consanguins (yes !), embarquons-nous dans ce délire médiéval et fiévreux d’affrontement imbécile entre « monde libre » et « monde musulman », et bientôt allons-y entre Monde Civilisé et Monde Barbare, monde Gentil et monde Sauvage, Monde Pieux et Monde Impie, Monde Bien Coiffé contre Monde Mal Rasé, Monde Qui Sent les Pitites Fleurs contre Monde qui Sent Pabon, bref, le clash final entre LE MONDE QUI PORTE DES STRINGS ET LE MONDE QUI PORTE DES VOILES !!!!

    Communnions...

    Mais aussi, mes frères, mais aussi : méfions-nous de ces ignobles intellectuels et gens de plume, qui appellent du bout des lèvres à la protection de la liberté d’expression suite aux menaces sur Berserker. Méfions-nous de ces pétitionnaires et de ces discoureurs de la modération et du respect. Ils viennent soutenir, parfois un peu génés, le philosophe consanguin Robert Berserker, en parlant de "liberté d’expression" ? Evidemment, liberté d’expression ! Mais ce n’est pas la faculté de penser ou de parler librement, qu’il faut défendre et promouvoir, mais bien la nécessaire mise au pas que nos plumes dessinent !!

    Pire : comment certains osent-ils en de pareilles circonstances dire "Non aux propos stéréotypés" ? Comment certains peuvent-ils clamer que ce sont les clercs, les fondamentalistes, qui posent problème ? Au contraire, puisqu’aujourd’hui la "sécurité" constitue le paradigme ultime de toute législation, légiférons pour bouter l’envahisseur hors de notre Ôccident ! Assez du politiquement correct et de la bien-pensance ! Vlaam ! Nous n’avons que faire des principes que ces traîtres et ces faux occidentaux disent vouloir défendre, des nuances qu’ils voudraient observer, des contre-sens qu’ils voudraient nous imputer : l’heure est à la mobilisation, l’heure est à la stigmatisation ! Oubliez les tièdes, rejoignez les "eSpRitS liBrEs" en lutte contre l’islamisation des cafétérias et la bolchévisation des parkings souterrains !

    Car enfin, mes frères, quelle victoire pour nous de donner matière à s’exercer à l’immonde censure rétrograde en vigueur dans certains pays musulmans, quel succès de se répandre en comparaisons foireuses et en affirmations délirantes dans la presse libre pour ensuite arguer d’une supériorité conceptuelle face à l’extrêmisme violent ! N’en doutons pas, mes frères, c’est en amalgamant critique d’un dogme et stigmatisation des croyants, c’est en confondant lutte contre l’intégrisme et théologisme cryptoxénophobe, que nous parviendrons à faire prospérer nos idées.

    Sus ! Communions dans le binarisme...

  • je suis étonné de voir des gens qui écrivent des articles sur des sujets qu’ils ne maîtrisent guère. Avancer que le voile n’est pas une obligation divine signifie méconnaître le Coran que d’ailleurs vous revendiquez L’avoir lu ( malhonnêteté ou mauvaise lecture ?). Il n’est pas plus aberrant que la comparaison que vous faîtes entre le voile et le string même si vous essayez de philosopher en considérant les deux comme une aliénation du corps féminin. j’estime en outre intolérables et non justifiables vos propos qualifiant le voile de pornographie quand on connaît la signification de ce mot, pas celui que vous tentez de lui "coller". Bref je vous conseillerais de bien lire le Coran et de bien Le comprendre avant de vous lancer dans des futilités pareilles.

    • Je voudrais en tant que musulman commenter les propos signés "Mahdi" en présisant que je ne partage pas son avis sur le fait qu’affirmer que le port du voile n’est pas une obligation divine c’est méconnaître le Coran mais je respecte son avis et je ne suis pas d’accord sur l’interdiction du port du voile.
      En effet , certains mots du Coran ne sont pas compris de la même façon par tous les musulmans.
      Je ne prétends pas être un spécialiste des sciences de l’Islam mais ce sujet m’intéresse ce qui m’a amené à suivre plusieurs débats télévisés avec de grandes personnalités du monde musulman et la conclusion avec laquelle je suis ressorti est que le voile précisé dans le Coran est un tissu qui cache les seins et non pas celui que porte actuellemnt plusieurs femmes musulmanes qui cache les cheveux car la femme avant l’Islam avait les seins presque nus.

    • Cher ami musulman

      1) J’ai bien lu le Coran et la lecture que j’en ai faite est, je crois, celle d’une agnostique honnête et non, évidemment, d’une croyante inconditionnelle qui absorberait le texte comme une potion magique (ce qu’il m’est sans doute arrivé de faire autrefois avec l’Evangile)... Et je suis toute contente de lire dans ce forum, sous la plume d’un de vos coreligionnaires -et j’en connais d’autres- que, sur le sujet du voile, il y a, dans l’éxégèse musulmane, des interprétations diverses

      2) Il est bien vrai que j’ai mis une intention provocatrice dans le rapprochement que je fais entre le voile et le string et ce pour titiller les méninges obscurantistes -pas forcément religieuses d’ailleurs mais le plus souvent masculines. Ce faisant, je ne pense pas avoir offensé le dicionnaire -et encore moins la religion- mais fait sourire la raison :

      -dans l’étymologie du mot pornographie, il y a prostitution, laquelle est bien par excellence la réduction du corps sexué à un objet de consommation. Si le langage courant ne retient du mot que des représentations obscènes, il n’est pas interdit d’utiliser les ressources de sens qu’un mot peut offrir (c’est un aspect du plaisir d’écrire et des idées neuves naissent de ce jeu-là) ! Ce n’est pas la raison qui en souffre mais les préjugés qui se trouvent ainsi mis à mal, ceux des vieux barbons de Molière par exemple, tel celui-ci qui, tremblant de trouille, admonest la jeune Agnès :

      Du côté de la barbe est la toute-puissance...

      3) A être si intrépidement convaincu que vous défendez la parole de Dieu, n’avez-vous jamais craint de Le rendre ridicule ?
      Je vous done ceci à méditer :

      Si Dieu a créé l’homme à so image, les hommes le lui ont bien
      rendu :

      Bien à vous, en toute sincérité.

      Yvette Reynaud-Kherlakian

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