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Tourisme de destruction massive -André Girod qui dérange
6 avril 2014, par Abdelali Najah

“Tourisme de destruction massive” : un autre livre d’André Girod qui dérange.


Les questions qu’il pose dans le livre sont nombreuses :

Sommes-nous conscients de l’effet du tourisme sur les populations locales ? Qui bénéficie des revenus du tourisme ? Osons-nous calculer notre empreinte carbone ? Quelles sont nos motivations primaires lorsque nous réservons un voyage ? Qui aura le droit de visiter les îles Galapagos ou descendre au fond du Grand Canyon ? Combien de visiteurs peuvent accueillir l’Île de Pâques ? Ou combien de visiteurs supportera le Parthénon dans dix ans ? L’Antarctique est-elle une destination touristique pour tous ou faut-il que nous la réservions pour les seuls scientifiques ? Faut-il en finir avec les voyages “all-in” ? Des questions pas seulement théoriques, mais d’une réalité urgente.


De quoi s’agit-il ?

Le tourisme de masse et le développement des transports aériens permettent aux voyageurs occidentaux de se retrouver en quelques heures à des milliers de kilomètres de chez eux. Sur une plage ensoleillée d’Afrique ou d’Asie, devant des paysages à couper le souffle, ou dans un village d’Amérique latine dont la population possède des mœurs « tellement typiques ». Au fait, s’agit-il vraiment de tourisme… ou plutôt d’une forme de consommation qui, de surcroît, serait nuisible aux communautés autochtones ?

Un expert à la parole…
André Girod a suivi de près l’éclosion et l’évolution du tourisme de masse. Il constate son impact sur les sites renommés, les cultures et la société en général. Il observe les touristes, les férus de découvertes culturelles comme les bronzés en mal d’exotisme. Il dénonce les plans de réduction des gaz à effets de serre préconisés par les ténors de l’écologie au détriment des touristes moins fortunés. Il replace les responsabilités de chacun et identifie les marges de manœuvre.


Les dégâts et dérives du tourisme de masse

L’auteur dénonce les excès et les méfaits du tourisme de masse. Les dérives abordées dans sa publication sont principalement l’épuisement des ressources primaires dans certaines régions : eau surtout, nourriture qui oblige les autorités à importer pour alimenter les touriste, disparition du littoral au profit de la construction immobilière, disparition de la végétation pour faire place aux constructions, pollution de l’air par l’apport massif de véhicules , autocars.

Tout y passe
Le livre comprend non moins de 24 chapitres : on apprend tout sur la naissance du tourisme (en général et de masse), on découvre ce qu’est un “touriste imbécile”, le rôle du trafic aérien pour le tourisme nous est dévoilé, l’importance du tourisme pour l’économie est expliquée. Nous pouvons prendre position dans le combat entre “Alarmists » et « Skeptics” et apprendre à devenir responsables dans les chapitres dédiés à l’empreinte carbone (voir notamment le chapitre “Touche pas à mon CO”


Un livre pour qui, sinon pour nous tous !

Le livre s’adresse à divers publics : au grand public et aux professionnels du tourisme, ainsi qu’aux décideurs politiques. D’abord pour indiquer que le tourisme qui était passé de masse risque de redevenir un tourisme de luxe et d’élite tellement les règlements mis en place dans certains pays pour certains lieux sont de plus en draconiens : quotas, prix en hausse pour enrayer le flot des visiteurs, construction à présent d’hôtels haut de gamme qui seront réservés à une classe aisée.

Un livre pour les professionnels aussi qui croient que (selon l’auteur) “le tourisme est une poule aux œufs d’or ou une vache que l’on peut traire à gogo”. Il critique vertement les émissions de télévision qui vantent la beauté de certains lieux et qui déclenchent chez les tours opérateurs une organisation d’expéditions “sur les pas de …” et transforment ces lieux mystérieux et très peu connus en luna-parks.

Quoi qu’il en soit, l’auteur reste sceptique face aux discours alarmistes de personnalités politiques et stars du show-biz (chapitre : “Non à Al Gore”). Le livre s’achève avec une note optimiste : “la terre est si noble, si belle, qu’elle ne peut être le privilège d’une poignée d’êtres humains. Alors ne vous en privez pas !” Moi, je ne suis pas si sûr…Dites-moi ce que vous en pensez.

Alors des questions fusent sur la validité de ce constat : L’auteur y répond

En quel droit parlez-vous du tourisme de masse ?
« Pendant trente ans, j’ai été détaché aux Etats-Unis par les Affaires Etrangères et je suis le fondateur des classes franco-américaines, échanges entre classes primaires françaises et américaines. Un combat permanent pour convaincre les systèmes scolaires américains d’introduire le français comme langue à étudier dans leurs établissements. Auparavant de 1953 à 1964 j’ai travaillé comme accompagnateur puis organisateur de voyages au Touring Club de France. Enfin pendant quarante ans j’ai sillonné le monde ( 150 pays) et ai vu l’évolution du tourisme de 1953 à nos jours et le danger que représente le tourisme de masse sur de nombreux sites à travers le monde : Macchu Pichu, Ile de Pâques, Tasmanie, Thailande etc.. »

Ce livre n’est-il pas trop didactique ?
« Je m’adresse à divers publics. D’abord au grand public pour indiquer que le tourisme qui était passé de masse risque de redevenir un tourisme de luxe et d’élite tellement les règlements mis en place dans certains pays pour certains lieux sont de plus en plus draconiens : quotas, prix en hausse pour enrayer le flot des visiteurs, construction à présent d’hôtels haut de gamme qui seront réservés à une classe aisée.
Je m’adresse aussi aux professionnels qui croient que le tourisme est une poule aux œufs d’or ou une vache que l’on peut traire "à gogo". Tout a une limite et un point de saturation ( a tipping point). On y arrive. Je critique vertement les émissions de télévision qui vantent la beauté de certains lieux et qui déclenchent chez les tours opérateurs une organisation d’expéditions "sur les pas de …" et transforment ces lieux mystérieux et très peu connus en lunapars ( Exemple Macchu Pichu).
Ils tirent sur la ficelle du bénéfice et de la clientèle à court terme, en accentuant les dangers du trop grand nombre. Je rappelle dans le livre « Chapitre : Touriste imbécile » qu’il y a beaucoup de touristes qui n’ont rien à faire dans certains lieux. Je rappelle « qu’ils n’ont rien à faire ici et qu’ils seraient mieux chez eux ! » parole d’un grand organisateur. A vouloir trop gagner, on fait comme avec les subprimes, on risque de tout perdre. C’est le danger d’avoir un tourisme … à la Corse ( chapitre : Tourisme en corse !)
Vous employez souvent le mot « dérives » dans vos livres comme dans « Maires à la dérive ou dérives des Maires ». Pourquoi ?
« Les dérives sont dues à l’exagération des hommes de tirer le maximum des ressources de la terre, de la mer, de l’air afin de supporter une population plus nombreuse et plus exigeante quant à leurs conditions de vie. Ces politiques ne font que s’amplifier et épuisent les ressources primaires dans certaines régions : eau surtout, nourriture qui oblige les autorités à importer pour alimenter les touriste, disparition du littoral au profit de la construction immobilière ( exemple Waikiki Beach à Hawaii), disparition de la végétation pour faire place aux constructions, pollution de l’air par l’apport massif de véhicules , autocars. De plus l’outrage fait à la nature par des constructions extravagantes, gigantesques. »

A qui la faute alors ?
« Il n’y a pas de fautifs que l’on peut désigner du doigt car nous sommes tous impliqués dans ce processus de destruction à l’échelle mondiale : les touristes, les politiques, les tour operators, même les écologistes qui ont pourtant mission de sauver la terre ! Puis il y a le déséquilibre de plus en plus ample entre ressources et gain de bénéfices possibles : création d’emplois, entrée de devises, balance commerciale. On peut voir une erreur monumentale chez les autorités qui en ouvrant leurs portes et libérant les contraintes ne se rendent pas compte qu’ils établissent une pression énorme sur l’environnement. La ville de Marrakech s’en rend compte ainsi que l’Ile de Pâques pour ne citer que ces deux exemples. Alors la solution recherchée est donner accès au site qu’aux personnes qui peuvent payer le prix du séjour. Certains villages l’ont déjà fait en Europe : Davos, Courchevel, Saint Tropez, Saint Barth, des régions du Yucatan et d’autres s’y mettent avec le principe suivant : moins de monde mais plus de revenus alors vous voyez la solution qui se dessine. »

Que préconisez-vous comme solutions ?
« D’abord le moteur essentiel est la nature ! Dans une île comme Napa Rui ( Ile de Pâques), la superficie et les ressources en eau imposent un maximum de visiteurs. Il est facile de calculer quel peut être le maximum de visiteurs à la journée. Dans le cas du « Hearst Castle » en Californie, une équipe d’expert en environnement calcule le taux de CO2 dans le bâtiment. Ils ont placé une limite de 5 000 visiteurs par jour. Au-delà c’est une détérioration des œuvres d’art, du mobilier et de la décoration. A 5 000 ( surtout l’été) on ferme le site. Point à la ligne. D’ailleurs en France, les autorités se sont aperçues très vite de la dégradation de la grotte de Lascaux à son ouverture au grand public et la grotte a été fermée au public. A Galapagos, il y a des quotas. Pour descendre au fond du Grand Canyon à dos de mulets, on limite le nombre de bêtes. Les exemples deviennent multiples. »

Une des ressources qui va finir par disparaître est le pétrole. Que faire pour l’après ?
« Le nombre de déplacements ne peut que croître. Le niveau de vie augmente, la liberté de voyager devient plus grande... Tout est dit dans le poème écologique « Caltecor 5127 » dont on pourrait parler longuement, paru à Paris en 1978 alors que personne ne s’intéressait à l’écologie. Je pourrai vous citer certains passages. Mais l’important était de montrer qu’à Caltecor 5127, cette île mystérieuse, il n’y a plus de pétrole, que du solaire et de l’éolien ! Ces nouveaux « touristes » de Chine, de l’Inde, du Brésil viennent s’ajouter aux Japonais, Américains et Européens. Bientôt ils seront les plus nombreux et dans le livre « Tourisme de destruction massive », il est indiqué que cet apport ne peut que jouer sur les prix et faire pression sur les quotas. Comme il n’y en a pas pour tout le monde, le tourisme de masse va redevenir le tourisme de luxe pour classes aisées. Cela éliminera les routards, les touristes « sans trop le sou », car ceux-là aux dires de nombreux professionnels du tourisme n’apportent pas grand chose aux économies des pays touristiques. Mieux vaut mille clients à 800 dollars la nuit que dix mille touristes à 50 dollars la nuit !

Quel est l’impact économique du tourisme sur les pays en voie de développement ?
« Dans mon livre, au chapitre tourisme et économie, je montre que l’apport du tourisme au Sénégal rapporte par an … 13 dollars par habitant, le prix de deux paquets de cigarettes ! Le tourisme ne profite qu’à une poignée de professionnels et l’exemple du Mexique indique une certitude : ce sont les grands groupes hôteliers américains, Marriott, Sheraton qui profitent le plus de la manne des visiteurs.
Certes ces grands groupes emploient du personnel local payé une centaine de dollars par mois alors que la chambre coûte 400/500 dollars par nuit ! Existe une multitude de petits métiers autour du tourisme : vendeurs à la sauvette, café, bar, prostitution en Thailande mais c’est restreint et leurs bénéfices consistent en une poignée de dollars par jour.
Par contre dans mon livre « Caltecor 5127 » je préconise que le tourisme est une industrie de base pour l’économie de l’île : tous doivent y participer pour son bon fonctionnement, tous les habitants étant tous actionnaires du projet et que les bénéfices sont partagés à raison d’une différence de 1 à 3 maximum selon les responsabilités. »

Dans votre dernier chapitre vous parlez de la fin du tourisme de masse : qu’en est-il ?
« J’ai indiqué simplement que le tourisme comme toute industrie est aléatoire. Un grain de sable peut enrayer facilement la machine et je cite l’exemple du 11 septembre et du volcan islandais qui en paralysant le transport aérien ralentit le tourisme et lui fait subir d’énormes pertes. D’abord la nature se charge de régler certains problèmes : l’histoire d’avoir les pieds dans l’eau a été fortement mise à mal par le Tsunami de la Thailande. Un tremblement de terre tue aussi le tourisme dans certains pays. Le terrorisme est un autre moyen de ralentir le tourisme.
Mais ce qui va mettre un frein au tourisme de masse, ce sont les pays touristiques eux-mêmes devant le péril qu’apporte cette horde de visiteurs. Certaines îles le font déjà en réglementant les arrivées. Cela leur est facile car les arrivées sont par bateau ou par avion. Il est aisé de réguler les vols. Mais quand il s’agit de continent, les quotas sont plus difficiles à mettre en place mais cela se fera très vite devant cette augmentation de visiteurs. Malheureusement mais c’est souvent la seule solution, la limitation du tourisme ou le contrôle du tourisme se fera par l’argent.
La démocratisation a des limites, nous l’avons vu avec le Club Med, exemple de cette politique à ses débuts. Mais à présent le Club Med est hors d’atteinte pour de plus en plus de bourses ! Nouvelles Frontières est un autre exemple. Les frais de gestion sont de plus en plus lourds et les transports coûtent plus chers. Certaines compagnies aérienne comme Singapore Airlines n’offrent plus que des vols sur certaines lignes ( New York) qu’en classe Affaires . La classe éco a disparu. Puisqu’ils ont suffisamment de clients prêts à payer $8000 pour un aller retour New York, pourquoi "s’emmerder" avec des eco ? »


Quelle conclusion

« Permettez-moi de signaler que dans le livre, au chapitre footprint, je me suis aussi amusé à calculer quelle avait été ma production de CO2 pour l’année 1990, année au cours de laquelle j’ai beaucoup voyagé. Dans la même optique, je suggère que ceux qui prônent une diminution de gaz à effet de serre fassent eux aussi le calcul de leur production de co2 annuelle. Il y aurait des surprises.. »

Messages

  • E la nave va o non va proprio per niente. Attraversa le acque chete di un Canaletto sempre piu sporco di prima, sempre meno restaurato, eternamente in rovina dove si fugge dai piombi ogni tanto sospirando assai di non poter vivere su una zattera di vetro satinato dalla nebbia sempre piu fitta che vela l’orizzonte del turista cannibale che guarda la sua panoramica visione rimorchiando scemenza, fin troppi schei che annegano con una diga sempre piu immobile nel tempo e fan colare a picco i sogni sublagunari di poveri biondini in gondoletta che devono imbarcamenarsi nel sudiciume ambiente. Poi in giro si parla di clima e di iceberg che non ce la fanno piu a gelare il titanic perche in fondo la fossa delle marianne e gia affondata negli abissi fra mostri marini opalescenti.

  • Verites asphyxiantes autour de la qualite de l’air du temps. L’heure du tourisme de masse a sonne et bientot les savattes des globe trotters en backpack ne fouleront plus le sol de nulle part ailleurs qu’une tete de linotte qui, martel en tete, ne dit rien qui vaille la peine d’etre ecoute ou redit par quelque comere ou comete que ce soit.

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