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Les petits matins

Nathalie Kosciusko-Morizet et Jérôme Peyrat

30 septembre 2002, par Christian Gambotti

Essai sur la pensée politique
Edition Ramsay

Dans une époque chahutée où se dessine un monde sans frontière dans lequel la géographie politique s’ affadit, les auteurs ont voulu rechercher une cohérence à notre engagement politique.

Leur propos est d’abord celui d’un refus, celui de la vanité d’un grand soir qui cache l’abandon et le renoncement, celui de la plus fausse des divinisations qui conduit à des formes totalitaires d’exercice du pouvoir, qui substitue aux être humains des institutions, des structures, des idéologies. Les auteurs réfutent ainsi les évangiles laïcs, le " tout social " auquel il est interdit de ne pas se soumettre, la bonne conscience de gauche qui se nourrit de mots et de cloisonnement de la société.

Les rendez-vous politiques ont donc pour eux la valeur d’un choix grave. Face à une gauche divisée, à mains égards désemparée, qui ne connaît aucune ligne politique et dont l’ambition est de justifier un maigre bilan, ils font le choix d’une autre grammaire politique, qui se décline en trois verbes : hériter, partager, s’engager.

Pour eux, les masses n’ont pas de sens, c’est la singularité de chacun qui nous retient. Le pouvoir n’existe que par l’adhésion, par le lien intime tissé entre l’individu et l’autorité. C’est pourquoi il doit être incarné ; issu des hommes, le pouvoir appelle la responsabilité d’un homme. Cette exigence traverse notre histoire.

A l’heure où la République cherche parfois ce qu’il la constitue, les auteurs ont voulu retrouver les symboles qui forment les états de nos architectures institutionnelles : l’Ordre et la sécurité sont la condition d’exercice de toute autre vertu politique, il suppose l’affirmation des quatre autres symboles indispensables à notre vie collective - Liberté, responsabilité, Egalité, Vérité. (première partie : Hériter)

Dans le même temps, la politique est immergée dans l’économie, le partage des richesses, la conquête d’un nécessaire confort. Les programmes détaillent les mesures. Ici, les auteurs insistent sur le besoin extraordinaire de cohésion et d’équité qui fonde les sociétés contemporaines. (deuxième partie : Partager)

Enfin, alors que les socialistes se sont satisfaits d’une démocratie catégorielle et parfois censitaire, une " France - entre soi ", ce livre dit la force de l’engagement politique nécessairement fondé sur la passion . Parce que chacun d’entre nous construit tous les jours sa part de France, sa part de monde, son destin, il faut sans cesse entrouvrir la porte des Petits Matins de la réalité et non pas accepter de se soumettre au mythe destructeur du Grand Soir marxiste. (troisième partie : S’engager).

Paru avant les élections présidentielles et législatives de 2002, ce petit livre, dans sa forme condensé, se présente comme la bréviaire d’une pensée politique de droite qui se construit sur l’héritage historique et culturel d’une France constamment engagée dans le combat pour les libertés de tous et la responsabilité de chacun. C’est pour cette raison qu’il reste d’actualité.

Christian Gambotti
09/2002
Divergences.net©

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